On parle d’une mise à niveau de quelque 20.000 PME avant la fin de 2014
A la cadence actuelle, il en résulte que trois ans après le lancement du programme de mise à niveau, uniquement 800 PME ont subi un diagnostic, première étape vers ce processus.
Le processus de mise à niveau des PME pour lequel une enveloppe de 5 milliards de dollars a été dégagée, touche pratiquement à sa fin, avec 800 entreprises diagnostiquées jusque-là pour un objectif de 20.000 sociétés concernées au préalable.
La mise à niveau de 20.000 entreprises, prévue dans le plan quinquennal 2010-2014, avec une enveloppe de 5 milliards de dollars, voilà où on est arrivé après trois ans et demi du début de la mise en oeuvre de ce programme. La réalité est là. Le gouffre.
Moins de 10% de ce montant sont consommés. C’est actuellement qu’on parle d’une mise à niveau de quelque 20.000 PME avant la fin de 2014.
D’où la nécessité d’une accélération du processus pour rattraper le retard et atteindre cet objectif tracé par les pouvoirs publics, estiment des experts, proposant une série de mesures pour résoudre les difficultés rencontrées sur le terrain. Le vice-président de l’Association nationale des consultants algériens, Idriss Yalaoui, a déclaré qu’à la fin de 2014, il n’y aura que 2000 PME qui auront achevé la mise à niveau dont le programme national 2010-2014 a été doté d’une enveloppe financière de plus de 385 milliards de DA.
Expliquant les causes de ce retard, Yalaoui avance le fait que l’Agence nationale de développement de la PME (Andpme) ne dispose pas de toutes les capacités financières et de management pour faire face à la demande des entreprises alors même que les patrons n’affichent pas d’enthousiasme particulier.
Présentant des cas illustrant ces difficultés, il cite l’exemple d’une facture pro forma pour le renouvellement d’un équipement faisant ressortir un prix donné que l’Andpme n’hésite pas à minorer faisant en sorte que l’entreprise renonce à investir bloquant ainsi son programme de mise à niveau. Il donne encore l’exemple du coaching et de l’assistance au management sur lesquels un expert travaille pendant deux ans avec des honoraires de 500.000 dinars pour la période, soit 20.000 dinars par mois, ce qui est jugé insuffisant.
Cette inadéquation entre les propositions des experts et celles de l’Andpme, traduit, selon cet expert, le fait que le coût de la mise à niveau prévu par l’Agence est en deçà des attentes. M.Yalaoui propose alors de revoir ces procédures pour parvenir à booster le rythme de la mise à niveau afin que davantage d’entreprises puissent en bénéficier.
A la cadence actuelle, il en résulte que trois ans après le lancement du programme de mise à niveau, uniquement 800 PME ont subi un diagnostic, première étape vers ce processus, regrette-t-il.
Pour étayer ses propos, M.Yalaoui précise que les entreprises déficitaires ne sont pas éligibles à la mise à niveau alors que ce sont celles qui en ont le plus besoin. «Une entreprise en bonne santé n’a pas besoin d’aller vers la mise à niveau», a-t-il souligné, appelant ainsi à une révision des critères d’éligibilité. D’autres contraintes sont identifiées par Slim Othmani, président du Club d’action et de réflexion sur l’entreprise (Care). Il affiche son scepticisme sur la capacité financière de l’Algérie à parvenir à la mise à niveau de 20.000 entreprises en quelques années.
Enfin, il est à s’interroger comment l’Andpme aurait raté un tel programme? On est en face d’une mauvaise gouvernance!