Le coup d’envoi de la 4e édition du Festival national universitaire du théâtre féminin, a été donné, samedi à l’auditorium Saâdi Djaâfri du campus Targa Ouzemour de Béjaïa. Organisée par le comité universitaire de l’association RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), en collaboration avec l’université de la wilaya, cette manifestation culturelle dédiée au 4e art, a été placée, cette année, sous le thème générique “La voix des Algériennes”.
Le choix de ce slogan n’est guère fortuit, car les organisateurs ont dédié cette édition à la mémoire de la défunte Nabila Djahnine, militante féministe et trotskyste, lâchement assassinée par la horde terroriste, le 15 février 1995 à Tizi Ouzou. “Cet hommage se veut une reconnaissance aussi bien à la femme disparue à la fleur de l’âge (30 ans, ndlr), qu’à la militante et l’artiste dont le talent lui a permis de se faire un nom au théâtre”, notent les organisateurs dans leur communiqué de presse. Selon eux, cette initiative vise également à “dynamiser le mouvement théâtral féminin, encourager la créativité artistique et enfin, promouvoir les échanges d’expériences théâtrales entres les étudiants”.
Au menu de ce festival, qui s’étalera sur cinq jours (jusqu’au 10 mai), plusieurs activités artistiques, dont une dizaine de représentations théâtrales montées par des troupes féminines, issues de nombreuses universités du pays, notamment celles de Batna, Khenchela, Jijel, Boumerdès, El Oued… Pour la première journée, c’est le comédien Hakim Dekar qui devait ouvrir le bal en présentant un monologue à l’auditorium du campus Targa Ouzemour. Par ailleurs, la réalisatrice Habiba Djahnine, sœur de la défunte Nabila, sera également de la partie, puisqu’elle présentera son film Lettre à ma sœur qui retrace le parcours militant de la trotskyste assassinée.
Au-delà d’un hommage à titre posthume, la cinéaste veut, à travers son œuvre cinématographique, à la fois mettre en exergue et immortaliser le combat de la jeune architecte tombée sous les balles assassines des islamistes armés, notamment contre l’intégrisme et l’obscurantisme, mais aussi son activisme et son engagement militant au sein de son association Tighri n’Temettut (Cri de la femme), créée en 1989, dans le mouvement estudiantin et au sein du Mouvement culturel berbère (MCB). Enfin, les activités de ce festival culturel seront couronnées par l’organisation, le mercredi 10 mai, d’une cérémonie de recueillement et dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de Nabila Djahnine, à Béjaïa.