Le 4ème festival international du conte et du récit, organisé à Constantine par l’association Kan ya ma kan (Il était une fois), s’est ouvert samedi soir au théâtre régional (TRC) devant un public venu en nombre en dépit de conditions météorologiques défavorables.
Quatre conteuses se sont relayées sur les planches du TRC pour raconter une histoire, relater une sagesse, animer une passion, et ressusciter une culture populaire orale. Du Yemen, Soha El Masri a narré devant un auditoire captivé, illustrations à l’appui, l’histoire d’une amitié chez les animaux, donnant une belle leçon de résilience, où par moments la fiction et la réalité dans les événements de l’histoire s’entremêlent et se côtoient.
L’Egyptienne Cherine Al Ansarai a séduit le public avec son histoire de ’’sabot rouge’’ qui délivre un message bien connu : l’avare perd tout en voulant tout gagner. Quand à la marocaine Halima Hamdane, elle a choisi de relater l’histoire d’Aïcha, son intelligence et sa ruse, dans un langage captivant et une présence imposante sur scène.
L’algérienne Sihem Kennouche a clôturé la soirée en racontant une histoire soufie, celle de Sidi Bahloul Chergui, un courageux joaillier qui décide d’assumer en bravant la colère du roi. De cette histoire, une belle qacida est née, chantée au Maghreb, ’’Ana fiyache’’, racontant la croyance et la bravoure de Sidi Bahloul Chergui.
Très à l’aise sur scène, Mme Kennouche, avec sa diction, ses émotions, ses gestes, a fait retomber le public dans l’enfance, du temps de ces histoires de grand-mères où le conte interpelle et incite à réfléchir. Passionnée du conte et du récit, particulièrement maghrébin, Mme Kennouche a indiqué à l’APS devoir cette passion à ses deux grand mères, des véritables conteuses qui ont bercé son enfance, et de qui elle a appris ’’l’art d’écouter une histoire pour bien la raconter’’.
Mme Kennouche, également journaliste-conteuse sur les ondes de la radio, a souligné qu’elle £uvre à collecter les histoires orales des différentes régions du pays.
Actuellement, elle travaille sur les qacidas. La conteuse affirme que souvent, dans les pays du Maghreb, l’origine de la qacida est une histoire réelle ou fictive transmise au fil des générations.