4e jour de l’agression israélienne, Ghaza souffre, passivité arabe

4e jour de l’agression israélienne, Ghaza souffre, passivité arabe
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L’aviation israélienne a bombardé hier les bâtiments gouvernementaux du Hamas à Ghaza après l’autorisation donnée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu de mobiliser jusqu’à 75 000 réservistes.

L’ armée israélienne a accéléré le déploiement d’une cinquième batterie de son bouclier antimissile «Dôme de fer» et l’a mise en service hier dans les environs de Tel-Aviv.

Les militants palestiniens de la Bande de Ghaza ont tiré trois roquettes en direction de Tel-Aviv au cours des dernières 48 heures, en représailles aux bombardements israéliens sur le territoire palestinien. Cette cinquième batterie ne devait initialement pas entrer en service avant début 2013.

En outre, l’aviation israélienne a bombardé hier les bâtiments gouvernementaux du Hamas à Ghaza après l’autorisation donnée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu de mobiliser jusqu’à 75 000 réservistes, signe supplémentaire d’une possible intervention terrestre israélienne dans l’enclave côtière palestinienne.

Ainsi, le déploiement d’un tel arsenal, laisse plus que jamais planer le spectre d’une intervention terrestre à Ghaza, territoire palestinien autonome qui depuis 2005 n’est plus sous la domination israélienne.

Une menace nettement ressentie et alimentée dans un contexte particulièrement explosif sachant que depuis un an, face à une crise économique avérée, mais surtout en période électorale législatives anticipée, Benyamin Netanyahu procède à des manoeuvres essentiellement fondées sur des stratégies de tension, et qui, avant-hier soir a tenu une réunion de quatre heures avec plusieurs de ses ministres à Tel-Aviv sur le thème d’un élargissement de l’action militaire.

Autre signe de préparation d’une intervention au sol, les forces armées israéliennes ont annoncé que l’autoroute menant à la Bande de Ghaza et deux routes qui longent le territoire où vivent 1,7 million de Palestiniens allaient être fermées au trafic civil.

Par ailleurs, en dépit du mutisme des monarchies du Golfe, les gouvernements arabes notamment ceux issus du «Printemps arabe», en l’occurrence la Tunisie et l’Egypte, dont le Hamas palestinien est une des expressions, n’ont pas manqué d’afficher leur soutien à Hamas suite à l’agression israélienne sur Ghaza mercredi dernier, en se rendant sur place.

Ainsi, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en juin dernier, le président égyptien Mohamed Morsi, qui a rappelé son ambassadeur en poste en Israël, a haussé le ton contre l’Etat juif en qualifiant d’inacceptables les attaques aériennes. C’est d’ailleurs dans ce contexte que les Frères musulmans, l’organisation islamiste dont est issu le président égyptien, a appelé à une «Journée de la colère» vendredi dernier dans les capitales arabes.

En outre, L’Egypte a officiellement demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a déjà discuté en urgence de la crise dans la nuit de mercredi à jeudi, mais n’a pris aucune décision.

ISRAËL BOMBARDE LES BÂTIMENTS DU HAMAS

Sur le terrain, l’opération militaire de l’Etat hébreu «Pilier de défense» contre le Hamas dans la Bande de Ghaza est entrée dans son 4e jour. Selon le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la Bande de Ghaza, les avions israéliens ont notamment bombardé le bâtiment abritant les bureaux du Premier ministre Ismaïl Haniyeh.

Cette frappe a été confirmée par l’armée israélienne, qui dit avoir aussi bombardé durant la nuit le siège du ministère de l’Intérieur et un bâtiment de la police du Hamas. A ce sujet, selon un bilan fourni par les autorités ghazaouies, 38 Palestiniens, dont une moitié de civils, y compris huit enfants et une femme enceinte, ont été tués depuis le lancement de cette offensive israélienne mercredi dernier.

Alors que du côté israélien, trois civils ont été tués jeudi par une roquette Le but affiché par l’Etat hébreu est de dissuader les Palestiniens de tirer des roquettes dans le sud d’Israël.

Ceci étant, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, est arrivé hier matin dans la Bande de Ghaza, a estimé que l’offensive israélienne sur le territoire palestinien était inacceptable et contraire au droit international. «Israël doit comprendre que beaucoup de choses ont changé et que beaucoup d’eau a coulé dans la rivière arabe», a-t-il affirmé.

Sur la scène internationale, en dépit des déclarations émanant de certaines capitales mondiales, l’escalade militaire israélienne à Ghaza intervient alors que la communauté internationale passe sous silence les pratiques continues israéliennes.

BAN KI-MOON «BIENTÔT» DANS LA BANDE DE GHAZA

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, se rendra «bientôt» dans la région de la Bande de Ghaza afin de mettre fin à l’escalade de la violence, ont annoncé avant-hier le porte-parole de l’ONU Nesirky.

Ce dernier a indiqué que M. Ban se rendrait «bientôt dans la région» et «ferait pression pour mettre fin aux violences». «En 2009, M. Ban s’était rendu dans la région lors de la dernière offensive d’Israël contre Ghaza, et il avait travaillé dur pour mettre un terme à ce conflit. Cette fois-ci encore, il travaille à l’obtention d’une trêve et d’un cessez-lefeu », a expliqué Martin Nesirky.

LA LIGUE ARABE : UNE PROTECTION INTERNATIONALE AU PEUPLE PALESTINIEN

La Ligue arabe a demandé hier une protection internationale au peuple palestinien appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités en ce qui concerne le maintien de la sécurité et la paix dans la région.

Elle a également insisté sur l’impératif d’apporter le soutien arabe au peuple palestinien face à l’agression israélienne dans la Bande de Ghaza et amener Israël à lever le blocus imposé à cette région et mettre fin à l’occupation de tous les territoires palestiniens et arabes occupés depuis 1967.

ABBAS : L’OFFENSIVE ISRAÉLIENNE VISE À «ENTRAVER» LA DÉMARCHE PALESTINIENNE À L’ONU

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a estimé avant-hier que l’offensive israélienne lancée mercredi contre la Bande de Ghaza visait à «entraver» la demande d’élévation de la Palestine au statut d’Etat non membre de l’ONU, qui doit être soumise à l’Assemblée générale le 29 novembre.

«Mais, nous ferons voter la résolution le 29 novembre. Personne ne peut nous arrêter», a-t-il déclaré dans une déclaration télévisée au début d’une réunion de la direction palestinienne.

L’IRAN POUR DES «REPRÉSAILLES»

Hier, le ministre iranien de la Défense Ahmad Vahidi a appelé le monde islamique à des «actions de représailles» du monde islamique contre Israël pour mettre un terme aux «crimes du régime sioniste» à Ghaza, a rapporté l’agence officielle Irna. «Les attaques sauvages contre la population innocente de Ghaza sont l’exemple même de crimes de guerre», a affirmé le général Vahidi.

«Seule l’unité, une action révolutionnaire et des représailles du monde islamique peuvent mettre un terme aux crimes du régime sioniste », a-t-il ajouté.

OBAMA APPELLE À LA «DÉSESCALADE»

De son côté, Barack Obama a appelé à la «désescalade». En outre, «le président [américain] a réitéré le soutien des Etats-Unis au droit d’Israël à se défendre, et exprimé ses regrets devant les pertes de vies civiles israéliennes et palestiniennes», a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué.

ANKARA ACCUSE ISRAËL DE «FAIRE UN TAPAGE INTERNATIONAL»

Quant au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en visite en Egypte, il a accusé Israël de «faire un tapage international avec ses trois morts», alors que «c’est Israël qui a violé le cessez-le-feu», en référence à la trêve censée être intervenue lundi soir après trois jours d’affrontement.

La veille, il avait accusé Israël d’avoir ordonné cette offensive contre la Bande de Ghaza dans un but «électoraliste » à l’approche des législatives en janvier. Souhaitant ainsi «qu’on mette fin à cette attitude agressive d’Israël, que ce soit par une décision du Conseil de sécurité de l’ONU ou par l’attitude qu’adopteront les grandes puissances mondiales».

MONTI A INVITÉ MORSI À JOUER UN «RÔLE ACTIF» POUR UNE TRÊVE

Le président du Conseil italien Mario Monti a demandé vendredi au président égyptien de jouer «un rôle actif» pour parvenir à une trêve entre Israéliens et Palestiniens. Morsi, selon le communiqué, s’est dit «convaincu que l’Italie pourra jouer une fonction importante dans la relance du processus de paix israélopalestinien grâce à ses relations optimales avec les deux parties».

L. N. B.