L’entreprenariat féminin a été au cœur du 4e Forum méditerranéen des femmes entrepreneurs organisé, hier à l’hôtel Hilton, par Seve (Savoir et vouloir entreprendre) en partenariat avec l’Afaemme (Association des fédérations et associations de femmes de la méditerranée), l’Ascame (Association des chambres de commerce de la Méditerranée), et l’Acee (Association catalane des femmes entrepreneurs).La rencontre a eu lieu en présence de la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Saâdia Nouar Djaâfar, du directeur de la petite et moyenne entreprise au ministère de l’Industrie, M. Amouri Brahiti, du président de la Chambre algérienne du commerce et de l’industrie (Caci) M. Tahar Khelil, de Mme Hassiba Mokraoui, directrice de l’Aniref (Agence nationale d’intermédiation et de régulation du foncier), et du représentant du service des affaires commerciales à l’ambassade d’Espagne en Algérie qui ont tous abondé dans le même sens, à savoir la promotion de l’entreprenariat féminin. Reconnaissant les capacités et les compétences des femmes algériennes dans tous les domaines d’activité, les intervenants ont tous mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer à augmenter le nombre de femmes dans les affaires. Un nombre qui ne cesse de s’accroître mais qui reste
malheureusement en deçà des objectifs assignés. Aujourd’hui, il est difficile de donner des chiffres très exacts quand à la présence des femmes dans le monde des affaires en Algérie. M. Amour Brahiti, directeur de la PME, a déclaré que sur les 659 000 entreprises constituant le tissu des PME, seules 115 000 entités sont réalisées par des femmes. Un taux jugé faible par ce responsable eu égard aux dispositifs d’encouragement et d’aide à la création d’entreprises. Il dira que conscient de l’importance de l’intégration des femmes dans le monde du travail et surtout de l’entreprenariat plusieurs actions sont engagées. Il citera, entres autres, le lancement de plusieurs clusters dans différents secteurs d’activité, et la création de nombreuses entreprises dans le cadre de l’économie verte, où beaucoup de femmes sont porteuses de projets. Toujours à propos des chiffres, la directrice chargée de la promotion de l’investissement à l’Andi (Agence nationale de développement des investissements), Mme Benmayouf, et après avoir présenté un exposé exhaustif sur les mesures incitatives adoptées par le gouvernement pour encourager l’investissement, a affiché sa surprise de constater que les projets d’investissements conduits par des femmes chefs d’entreprises, entre 2005 et 2011, ne dépassent pas les 6% contre 94% pour les hommes. Des chiffres présentés lors d’un Forum dédié à la femme entrepreneur algérienne. Elle appellera ces dernières à investir d’avantage la sphère des affaires et leurs homologues étrangères à venir investir en Algérie et apporter leur savoir-faire dans
le domaine. Pour sa part, Mme Hadjdjilani Samira, fraîchement élue à la tête de Seve, dans le cadre de l’alternance et du rajeunissement de ses instances, a annoncé que pour mieux évaluer les potentialités de la gent féminine dans le domaine de l’entreprenariat, des sorties sur le terrain sont programmées à travers l’ensemble du territoire national. «C’est à nous d’aller vers les femmes pour connaître celles qui évoluent dans les affaires et encourager les universitaires à créer leurs propres entreprises», déclare la présidente de Seve. Enfin, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Saâdia Nouar Djaâfar, rappelant les efforts consentis par le gouvernement pour promouvoir l’entreprenariat féminin, reconnaît une disparité de fait, qui persiste entre les hommes et les femmes dans ce domaine. «Un constat identique à l’échelle mondiale pour lequel l’Algérie est en train de chercher les causes des obstacles pour les dépasser», a indiqué Mme Djaâfar. Et de conclure sur l’annonce de la tenue prochainement en Algérie d’un congrès arabe sur l’entreprenariat féminin arabe. La rencontre, qui se poursuivra aujourd’hui, sera marquée par la tenue d’une rencontre B2B entre les femmes d’affaires algériennes et étrangères présentes, notamment Catalanes, à la recherche d’opportunités
d’investissements.
B. A.