C’est dans la somptueuse maison de la Culture Houari- Boumediene, qui vient de retrouver et ses formes et ses couleurs après la grande toilette qu’elle a connue au titre de l’opération de rénovation engagée ces derniers temps par la wilaya, que s’est ouvert samedi la quatrième édition du Festival de la chanson sétifienne dédiée cette année à cette voix féminine qui a porté ce genre depuis la nuit des temps et continue encore à le faire, valorisant ainsi jour après jour ce merveilleux patrimoine dans un somptueux «sraoui».
C’est ce patrimoine que chanteront encore par des voix prometteuses, 24 jeunes, femmes et hommes, venus de toutes les wilaya du pays, pour étaler leur savoir en la matière sous l’œil attentif d’un jury présidé cette année par une femme, Mme Angag Razika.
Ouverte en présence du wali, du directeur de la culture et des membres du commissariat du festival de la chanson sétifienne, cette quatrième édition, marquée par une ambiance de fête, constitue également un moment propice pour joindre la voix, le son et la couleur de ce merveilleux terroir retrouvant l’instant de cette imposante cérémonie d’ouverture, ses vibrants youyous, ses danses, exhibitions de troupes folkloriques et salves de baroud de tous ces cavaliers de la région, qui s’exhibaient fièrement au cœur de cet imposant décor.
Pour sa part, le directeur de la culture, M. Driss Boudhiba, président du commissariat du festival, ne manquera pas de mettre l’accent sur ces merveilleuses potentialités que compte la wilaya dans bien des domaines, notamment la chanson sétifienne, et la nécessité à travers de telles rencontres de permettre à tous ces jeunes talents de s’épanouir, valoriser et transmettre de génération en génération un aussi beau patrimoine.
Comment sinon apprécier cette majestueuse fresque musicale qui marquera la soirée inaugurale et qui, dans un parcours à travers les âges, retracera l’histoire artistique et musicale de la chanson sétifienne portée par ses illustres enfants, Samir Staifi, Bekakchi el Khier, Tchier Abdelghani, Houria Mahdjoubi, Zoubir Belkhir, Tahar Gouffi, Amar Staifi et le doyen Brahim Bouras qui malgré son âge ne manquera pas de nous dire, au moment où nous le rencontrons dans les coulisses de ce festival, sa joie d’être là, de chanter et de contribuer à la formation de ces talents en herbe, baignant dans un moment de nostalgie et se rappelant toutes ces grandes formations sétifiennes d’antan, « Esaada » et « En Nasr » où il fera ses débuts et prendra les rênes de la chanson sétifienne de longues années durant.
Non loin de lui, pour cette troisième prestation hors concours à ce festival, «Cheb Arres», l’idole des jeunes adeptes de la chanson sétifienne, est heureux de faire valoir en cette soirée de dimanche son talent : «Je ne vous cache pas que je suis content que les organisateurs qui m’ont oublié l’an dernier aient pensé à moi cette année et pour cette troisième participation en ce qui me concerne. Je vais donc chanter avec plaisir, tenter comme d’habitude d’emballer la salle et surtout faire plaisir à tous ceux qui m’apprécient». Chose promise, chose due. Arres se produira et fera un «tabac». La cité de Aïn Fouara vivra jusqu’au 26 novembre prochain au rythm de la chanson sétifienne et permettra, l’espace d’une semaine, aux vingt-quatre meilleurs éléments qui se sont distingués durant les phases éliminatoires qui ont connu la participation de 64 candidats, de viser l’accession sur le podium et faire partie des 3 premières places, avec respectivement 30 millions de centimes pour le premier, 15 millions pour le second ou la seconde et 10 millions pour la troisième place. Un festival qui sera également marqué par l’attribution du prix du jury et celui du public.
Une série de conférences traitant de la chanson sétifienne est également prévue en marge de ce festival.
F. Z.