La ville vit aujourd’hui des problèmes d’aménagement, de mobilité rurale et de pollution.
La ville et ses mutations sont l’objet, hier et aujourd’hui, de débats à l’université de Béjaïa à l’occasion du 4e colloque international qu’organise la faculté des sciences humaines et sociales. La thématique retenue : “La ville face aux défis de ses mutations : urbanisation, peuplement et santé.
” Cet événement scientifique, le président du colloque, le Dr Berretima Abdelhalim, l’inscrit dans la dynamique pluridisciplinaire qui s’intéresse aux problématiques auxquelles est confrontée la ville dans ses mutations et ses bouleversements environnementaux et écologiques. La raison ? La ville vit aujourd’hui, a-t-il indiqué, des problèmes d’aménagements, de mobilité rurale et de pollution.
Une occasion pour les participants, des chercheurs et des enseignants venus des autres régions d’Algérie mais aussi de l’étranger, de soulever un certain nombre de questions fondamentales : les échelles des études d’environnement, le niveau d’implication de la société, les conditions de l’accès à l’information, l’impact réel des mesures juridiques, les problèmes méthodologiques liés à la combinaison de données issues de sources différentes et à la mise en évidence des systèmes d’interaction spatiale. Mais dans la situation actuelle de l’Algérie, les problèmes politiques sont essentiels et le faible niveau de “conscience écologique” s’explique. Si à l’étranger le débat était depuis longtemps ouvert, du côté algérien la question de l’environnement ne semble pas encore posée comme une question politique.
La faible “conscience écologique” se révèle, a confirmé Mohammed Salah Zerouala, professeur en architecture et directeur de l’Epau, LVAP, Alger, où seulement 823 associations nationales agissent depuis le début des années 1990 alors qu’en France, à titre d’exemple, ils sont quelque 11 millions de bénévoles. Le mouvement associatif est de création récente, d’où l’absence de culture citoyenne. Plus grave encore, une bonne partie des animateurs, a-t-il affirmé avec regret, ne milite pas pour l’intérêt général mais à des fins personnelles ou pour des considérations politiques. La plupart des intervenants, lors des débats, ont reconnu que la majorité des Algériens vivent sur la bande côtière, délaissant un vaste territoire en jachère, alors que dans la plupart des grandes villes algériennes, il n’y a quasiment plus de foncier pour y implanter de nouveaux équipements (logements, hôpitaux, écoles, universités et autres démembrements de l’état).
Le directeur de l’Epau a indiqué que “80% des Algériens vivent sur 20% du territoire national” ; une enseignante de l’université de Béjaïa, qui s’appuie sur d’autres sources, estime que la population algérienne est concentrée plutôt sur 4% ; on n’atteindra les 20% qu’à l’horizon 2020. Le colloque auquel participent des chercheurs des deux côtés de la Méditerranée devrait permettre de faire un état des lieux de la recherche en sciences sociales sur l’environnement dans un des pays qui est passé du “socialisme spécifique” au libéralisme avant d’opérer un retour à “l’état providence”, dans le sens de rentier ; les organisateurs espèrent arriver à engager une réflexion sur cette relation entre niveau de “conscience écologique” et contenu des problématiques scientifiques, et susciter enfin le débat. à signaler que les dirigeants de l’Entreprise portuaire de Béjaïa ont été conviés à faire partager l’expérience de leur entreprise, qui se définit comme citoyenne, a affirmé M. Bouyahia, qui a remplacé au pied levé Djeloul Achour, le DG, l’auteur de la communication présentée, les axes de développements industriels et écologiques à long terme.
M. O