Ahmadinejad a indiqué mardi que son pays était toujours prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%).
La 46e conférence de Munich sur la sécurité qui prendra fin aujourd’hui relance les débats sur l’enrichissement de l’uranium par l’Iran.
Sous le nouveau concept des menaces qui pèsent sur le monde, les grandes puissances ont renouvelé leurs inquiétudes quant à l’essor de ce dossier entré dans une «phase cruciale» selon l’expression du ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi, tant les divergences des positions sont grandes.
Pékin qui subit les pressions des cinq autres pays chargés du nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne) estime que «les parties concernées doivent, en gardant à l’esprit leurs intérêts à long terme, accroître leurs efforts diplomatiques, se montrer patients et adopter une attitude plus flexible, pragmatique et proactive».
Washington a une vision différente. Selon le conseiller national à la sécurité des Etats-Unis, James Jones, «Téhéran doit assumer ses responsabilités ou bien s’exposer à des sanctions plus fortes et peut-être même à un plus grand isolement».
Cette question qui représente aujourd’hui le premier motif d’inquiétude des pays occidentaux est pour les Etats-Unis un prétexte pour «une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient».
Même son de cloche du côté européen. La diplomate en chef de l’Union européenne Catherine Ashton estime que pour rétablir la confiance, l’Iran doit donner une réponse formelle à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Une réponse que le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki pourrait donner rapidement. «Nous approchons d’un accord final sur l’échange de l’uranium qui peut être accepté par toutes les parties», dit-il après sa visite inattendue à la capitale bavaroise et une «très bonne rencontre» avec le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a indiqué mardi que son pays était toujours prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%)
Les capitales occidentales qui ont réagi avec prudence, voire scepticisme, pourraient avoir une meilleure visibilité après «les propositions» mises sur la table par les Iraniens.
Rym Boukhalfa.