4500 morts par an sur la route: les assureurs algériens ne trouvent plus leur compte

4500 morts par an sur la route: les assureurs algériens ne trouvent plus leur compte

Les accidents de la route sont un casse-tête pour les assureurs algériens. Avec plus de 4500 morts par an, des dizaines de milliers de blessés, et des milliers de voitures sinistrées, les assureurs commencent à douter. Et pour ne pas arranger les comptes, l’Etat traîne des pieds pour autoriser une hausse des primes d’assurances et un plafonnement des ristournes

Le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 24,8 milliards de dinars au 1er trimestre 2012 contre 24,1 milliards durant la même période de 2011, en petite hausse de 2,7%. Selon un bilan trimestriel du conseil national des assurances (CNA), cette progression du chiffre d’affaires du secteur provient des assurances dommages qui représentent 95,9% de la structure globale du marché et dont le chiffre d’affaires est passé à 23,8 milliards de DA au 1er trimestre 2012 contre 22 milliards DA une année auparavant, en hausse de 8%. La branche automobile se taille la part du lion dans le secteur, avec une croissance de 9% du chiffre d’affaires, qui atteint 14,2 milliards

DA à fin mars dernier contre 13,1 milliards à la même période de 2011. A elle seule, la filière assurance voiture représente 60,1% du marché des assurances en Algérie. Près de 50% des 86,1 milliards de dinars de chiffre d’affaires du secteur des assurances pour l’année 2011 proviennent des risques et des couvertures de la branche automobile. Le secteur des assurances a payé la même année en règlement des sinistres près de 36 milliards de dinars dont 80 % ont été versés à la branche automobile, contre 35 milliards de DA en 2009. Et, de fait,  »la hausse de la prime d’assurance est toujours d’actualité », a indiqué à ME une source au Conseil national des assurances (CNA). Le tarif actuel de l’assurance automobile obligatoire devrait doubler pour que les compagnies d’assurance puissent équilibrer leurs recettes et dépenses, avait estimé récemment le président de l’Union algérienne des assurances et réassurances (UAR), M. Amara Latrous, qui a relevé que « pour un rééquilibrage technique entre les recettes et les dépenses (…) cette assurance obligatoire

devrait être augmentée au minimum de 100% pour passer de 1.500 DA actuellement

à 3.000 DA ».

Des ristournes à revoir ?

Une autre proposition des professionnels des assurances est de plafonner à 60% ou moins le taux des ristournes octroyées par les assureurs à leurs clients, notamment les entreprises publiques. Ces taux vont actuellement jusqu’à 90%, en particulier pour les responsables d’entreprises publiques et les députés, entre 50 et 60% pour les personnels des entreprises. La branche automobile est déficitaire en raison du grand nombre d’accidents et des frais qu’ils engendrent, selon des assureurs. En 2009, les compagnies d’assurance ont versé 33 milliards de DA à leurs assurés au titre d’indemnités, dont 80% ont servi à indemniser les sinistres matériels et corporels des accidents de la route. Le souci premier des assureurs nationaux est donc de réajuster les tarifs, c’est-à-dire des primes d’assurances automobiles obligatoires responsabilité civile (RC) et une révision à la baisse des taux de ristournes.  »Les propositions faites à l’autorité de régulation sont toujours sur la table », avait récemment avoué M.Lamara Latrous. Selon le président de l’Association nationale des agents assureurs, Mahmoud Belkadi, l’augmentation du SNMG à 18.000 dinars aurait induit une hausse de 25% du montant d’indemnisation des accidents corporels de la circulation depuis janvier 2010.