Seul un accompagnement de la filière des viandes par des mécanismes de régulation, notamment, l’organisation de la chaîne des intervenants, serait en mesure d’assurer l’autosuffisance sur le marché local, et contribuer à une maîtrise des prix qui restent figés à des niveaux élevés par rapport à la norme, en dépit d’une relative stabilité par rapport à l’année écoulée
Seul un accompagnement de la filière des viandes par des mécanismes de régulation, notamment, l’organisation de la chaîne des intervenants, serait en mesure d’assurer l’autosuffisance sur le marché local, et contribuer à une maîtrise des prix qui restent figés à des niveaux élevés par rapport à la norme, en dépit d’une relative stabilité par rapport à l’année écoulée. En fait, le retour de l’Etat sur le marché, jusqu’ici livré aux privés, à travers un rôle régulateur, ne pourra être que positif en matière de disponibilité et de modération des prix, affirme le ministre du Commerce.
Ce maintien des prix à des seuils inaccessibles pour la majorité des ménages algériens et les disparités injustifiées enregistrées d’une région à une autre, reste lié à une problématique de régulation dont les mécanismes n’ont pas encore donné leurs effets mais aussi à la faiblesse des infrastructures, l’absence de moyens de conservation, et de chaînes de distribution, appartenant, majoritairement, au privé ou soumises à des contrats d’exploitation, explique le ministre du Commerce.
M. Mustapha Benbada rassure que les prix des viandes reviendront à la logique une fois les trois unités industrielles d’abattage et le programme de chambres froides en cours de réalisation entrés en fonction.
Sachant que les Algériens consomment annuellement 450.000 tonnes de viandes rouges et blanches, ce besoin d’aller vers l’importation de quantités complémentaires de ce produit stratégique, en ce mois de Ramadhan, s’avère nécessaire pour couvrir les besoins exprimés.
Dans un entretien accordé, jeudi dernier, à un confrère de la presse arabophone, le ministre a fait part de l’importation de 30.000 tonnes de viandes fraîche pour cette année.
Un apport minime par rapport aux 300.000 tonnes demandés par le marché, estime M. Mustapha Benbada. Aussi, l’on enregistre un recul des viandes congelées vu le rapprochement des prix entre les deux catégories, dira le ministre. Sur un autre registre, le ministre a affirmé que le rythme de croissance des importations de produits alimentaires s’avère dangereux pour le pays. Selon le ministre, la facture alimentaire du pays qui a atteint plus de 28 milliards de dollars, durant le 1er semestre de l’année, pourrait connaître une tendance record à la hausse pour les mois à venir et pourrait clôturer l’exercice en cours avec un montant jamais égalé pour avancer un chiffre de 56 milliards de dollars. Le ministre considère que ce phénomène est dû à deux facteurs essentiels, à savoir, le gaspillage et la contrebande.
Concernant la démarche de révision de la politique de soutien des prix, M. Benbada a précisé que le groupe de travail installé au niveau du département des finances poursuit sa réflexion en toute sérénité et devra proposer des options pour la rationalisation des dépenses publiques de l’Etat.
La question requiert des décisions courageuses admet le ministre, ‘‘d’autant plus qu’il s’agira de cibler les catégories nécessiteuses’’. Sur un autre plan, il a affirmé que le paiement électronique devant substituer au cash reste tributaire de la modernisation de l’administration économique, des services bancaires, des impôts, des douanes et du commerce. Un préalable pour lutter contre toutes sortes de tergiversations notamment, l’évasion fiscale et la contrebande, indiquera M. Benbada.
D. Akila