Les prix du pétrole ont décidé de marquer une halte dans leur descente aux enfers en se rapprochant de nouveau des 60 dollars à Londres et des 50 dollars à New York, en cours d’échanges européens.
L’Algérie aurait aimé célébrer ce 44ème anniversaire de la nationalisation de ses hydrocarbures sans avoir à penser aux lendemains difficiles.
Une situation provoquée par la sévère dégringolade des prix du pétrole. Ils sont passés de 115 dollars à quelque 60 dollars en l’espace de huit mois (juin 2014 à février 2015). Qu’à cela ne tienne. «A quelque chose malheur est bon.» Cette nouvelle crise pousse ceux qui ont en charge les affaires de la nation à penser à sortir de cette addiction au secteur des hydrocarbures. A diversifier l’économie nationale portée à bout de bras par ses exportations de pétrole et de gaz qui à elles seules assurent plus de 95% de ses recettes en devises. Ce qui a permis à l’Algérie de constituer un matelas en devises de près de 200 milliards de dollars ainsi qu’un Fonds de régulation des recettes de plus de 5000 milliards de dinars lorsque le baril planait au-dessus des 100 dollars.
Des cagnottes qui se sont sensiblement effritées depuis que les exportations des hydrocarbures et les cours du pétrole ont dégringolé.
Les réserves de changes ont baissé de près de 8 milliards de dollars en trois mois.
Les réserves de changes de l’Algérie se sont établies à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014 alors qu’elles étaient à 193,269 milliards de dollars à la fin du mois de juin 2014 indiquent les chiffres de la Banque d’Algérie tandis que le Fonds de régulation des recettes s’était de son côté contracté de 465,29 milliards de dinars.
Passant de 5238,80 milliards de dinars à 4 773,51 milliards de dinars à la fin du mois de juin 2014.
Face à cette dégradation de sa situation financière, l’Algérie a lancé une offensive diplomatique d’envergure afin de sensibiliser les pays producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ceux hors Opep à trouver une riposte commune pour tenter de rééquilibrer un marché qui croule sous une offre pléthorique, conséquence d’une production américaine historique. Une trop grosse pression qui a fait craquer le baril.
Hier, alors que l’Algérie commémorait le 44ème anniversaire, les prix du pétrole ont décidé de marquer une halte dans leur descente aux enfers en se rapprochant de nouveau des 60 dollars à Londres et des 50 dollars à New York, en cours d’échanges européens.
Un «cadeau» du baril. Vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 59,43 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 53 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance grignotait 20 cents à 49,65 dollars.
Les cours du Brent se retrouvent en dessous du seuil psychologique des 60 dollars pour la première fois depuis le 13 février 2015. Pourquoi? «Le marché est en baisse car on se rend compte que l’offre va continuer à franchement s’accroître, que ce soit en termes de réserves ou de production»,
a expliqué John Kilduff, d’Again Capital.
Le déclin des puits de forage en activité aux États-Unis pour la onzième semaine consécutive, n’a pas suffi à calmer le marché.
«Le marché, sur lequel les prix ont perdu jusqu’à 60% de leur valeur entre juin et janvier, est extrêmement volatil, et il est maintenant dominé par la perspective d’une nouvelle hausse des stocks, à leur plus haut niveau depuis 1930», a averti Matt Smith, de Schneider Electric.