430.000 retraits de permis en 6 mois : Le règne des chauffards !

430.000 retraits de permis en 6 mois : Le règne des chauffards !

accident-660x330.jpgLes retraits de permis de conduire semblent interminables. Un premier bilan de la Gendarmerie nationale évoque le retrait de 430.250 permis en 6 mois. Les délits retenus sont pour la plupart des infractions graves au code de la route. Les mesures répressives semblent porter leurs fruits. Et le retrait de permis pour une durée déterminée parait l’une des mesures radicales face aux accidents de la route dont une moyenne de 5000 par an justifie le recours à cette démarche.

Rien que pour l’excès de vitesse dont les radars ont en débusqué des milliers, les services de la Gendarmerie nationale enregistrent en un semestre quelques 108.399 infractions. Et c’est dire que c’est l’infraction la plus importante relevée par les services de sécurité routière. En plus du retrait de permis, prés de 3828 véhicules ont été mis en fourrières.

Voilà qui dresse un tableau peu reluisant sur la situation de la sécurité routière en Algérie et qui fait que quotidiennement les services de sécurité soit la Gendarmerie ou la DGSN sont constamment en chasse contre les conducteurs peu regardants au respect du code. Les autres infractions justifiant le retrait de permis sont celles liées au dépassement dangereux, non port de la ceinture de sécurité et conduite dangereuse de nuit. Pour ainsi résumer, il est relevé que dans la plupart des cas, c’est la responsabilité du conducteur qui est mise en cause.

Il faut noter au passage que le gouvernement avait dés le mois de mai instruit les différents services de sécurité de ne pas procéder au retrait immédiat du permis de conduire et de le limiter uniquement aux faits graves constatés.

Aussi, est-il mentionné dans la législation concernant le retrait de permis avec effet suspensif que les délits sont l’état de conduite en état d’ivresse, accident entraînant homicide et blessures involontaires, fuite du conducteur, non-respect de la vitesse…Et pour résumer la nouvelle législation a retenu 34 délits justifiant le retrait de permis de conduire soit pour un temps fixé (30 jours) ou pour une autre durée fixée par une commission de la Daïra représentée par les représentants des forces de sécurité et autres experts.

A noter également sur ce chapitre, les retraits de permis justifient des » interventions » de certains conducteurs qui ne veulent pas que la sanction soit complète. Ces » pistonnés » obtiennent souvent leurs permis après quelques jours de démarches auprès d’un responsable ou d’une autre personne avant que la commission ne rende son verdict. Un usage excessif qui a fini par lasser plus d’un et surtout les responsables de la sécurité routière qui ont mis en garde contre de telles pratiques dans une note que la DGSN avait adressée il y a un an à tous ces services. Toutefois, les pouvoirs publics ont lâché du lest en allégeant un peu la mesure qui s’inscrit dans un cadre juridique de prévention contre les délits de circulation.

Cela étant, l’application de cette mesure inspirée par l’ordonnance n°09-03 du 22 juillet 2009 relative à l’organisation, la sécurité et la police de la circulation routière est la démarche qui ne semble pas être réversible pour le moment vue le nombre des morts et blessés sur les routes. Le durcissement des mesures avec de fortes amendes applicables depuis quelques mois est également l’aspect sur lequel misent les autorités pour freiner l’hécatombe.

Farid Larbaoui