42% des migrants choisissent l’algérie comme destination finale : Le nouvel Eldorado des Africains

42% des migrants choisissent l’algérie comme destination finale : Le nouvel Eldorado des Africains

Les 42% qui décident de s’établir en Algérie le font en raison de la difficulté de se rendre en Europe, on peut donc s’attendre à une hausse de ce taux dans les années à venir.

Le bureau d’Alger de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est formel. Le nombre de migrants illégaux en Algérie est bien plus important que les estimations gouvernementales. Ils seraient entre 50 et 75.000 individus. Ces personnes, qui viennent de nombreux pays d’Afrique, vivent dans un irrespect total des lois de la République, en matière de circulation des étrangers sur le territoire national. Cette population, disent les fonctionnaires de l’ONU établis à Alger et chargés du dossier, n’est pas homogène au plan quantitatif. Le nombre de migrants varie d’une région à l’autre et d’une saison à l’autre. L’Algérie, à l’image des autres pays d’Afrique du Nord, connaît un mouvement incessant de migrants dans les deux sens, sortant comme entrant au pays. Mais le constat que fait l’OIM, ces dernières années, tient de la sédentarisation d’une partie de ces migrants qui, apprend-on, sont de plus en plus nombreux à considérer l’Algérie comme pays de destination finale. En effet, un responsable de cette organisation en poste à Alger révèle que des enquêtes réalisées par l’OIM dans les pays d’origine des migrants révèlent qu’ils sont 42% à formuler le projet d’émigrer en Algérie. Le reste affiche d’autres ambitions et considère l’Algérie comme un pays de transit pour l’Europe, sa destination finale. Cette proportion s’explique par la possibilité d’y trouver du travail dans le bâtiment, l’agriculture et les services, ainsi que par le niveau de rémunération qui lui permet d’envoyer de l’argent à ses familles restées au pays. Cette forme d’émigration, plutôt «classique», a tendance à se renforcer dans le pays, d’autant que la société algérienne ne semble pas voir l’implantation de ces populations subsahariennes d’un mauvais oeil. Il n’a été enregistré aucun incident notable, à l’exception de quelques escarmouches dans les périphéries de certaines villes, très souvent l’oeuvre de marginaux algériens et subsahariens. Il faut dire, à ce propos, que dans la masse des migrants qui élisent domicile en Algérie, un petit pourcentage s’adonne au trafic en tout genre. Ce sont, disent les spécialistes de la sécurité, ces individus qui causent les dégâts que l’on enregistre de temps en temps. Il faut dire aussi que les milieux délinquants algériens ne sont pas en reste, puisqu’ils tirent profit, à leur manière, des activités criminelles de leurs «collègues» subsahariens. C’est ainsi que l’on a vu naître des réseaux de trafic de drogue, de fausses monnaies et de prostitution «mixte». Cette catégorie de migration criminelle pose des problèmes aux services de sécurité dans la majorité des grandes villes du pays. Sortie de cette «parenthèse délictuelle», l’immigration clandestine africaine en Algérie n’est pas moins porteuse de véritables dé fis pour l’Etat et la société. Les 50 à 75.000 personnes entrant dans cette catégorie de la population subsaharienne constituent un facteur d’instabilité permanent. Difficilement identifiables, car très mobiles, ces migrants qui vivent le plus souvent dans les chantiers de construction, sinon, prennent des locations de fortune, bénéficient certes, du système de santé national, mais leur contact avec ledit système reste assez peu fréquent. On ne saura pas, pour ainsi dire, les affections qu’ils peuvent développer en l’absence d’un contrôle rigoureux. Lorsqu’on sait que les 42% qui décident de s’établir en Algérie le font en raison de la difficulté de se rendre en Europe, on peut très bien s’attendre à une forte hausse de ce taux dans les années à venir, de même que le nombre global d’immigrants clandestins vivant dans le pays. Il devient évident que la réaction «sèche» du défenseur des droits de l’homme, Farouk Ksentini, ainsi que la mise en garde très «sérieuse» de Messahel et Ouyahia sur le risque sécuritaire que font peser ces migrants sur l’Algérie prennent tout leur sens, sachant que contrairement à l’Europe, l’Algérie est ouverte sur l’Afrique, sans possibilité de prétendre contrôler totalement les flux entrants et sortants du pays. Dire que le phénomène est peut-être exploité par des forces hostiles à l’Algérie pour organiser son affaiblissement ne relève pas forcément du complotisme. L’on peut rappeler les propos du ministre des Affaires étrangères qui invitait à se poser la question de savoir, comment des familles entières parvenaient à traverser le désert le plus dangereux au monde et finir sur les bords de la Méditerranée en parfaite santé.

Des réseaux de passeurs existent donc, ce qui constitue en soi un facteur de soupçon.

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