La bataille des tunnels entre le Hamas et Israël a commencé au 12e jour de l’offensive israélienne sur Ghaza.
L’agression israélienne contre Ghaza connaissait l’une de ses journées les plus sanglantes hier, avec 41 Palestiniens tués au 12e jour de l’offensive israélienne sur l’enclave, malgré les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu. Dans sa phase dans l’opération «Bordure protectrice», destinée en particulier à détruire des tunnels utilisés par le Hamas. Mais Israël fait face à une farouche résistance. Des affrontements entre Israël et le Hamas avaient lieu samedi au douzième jour de l’offensive israélienne sur Ghaza. L’armée israélienne a indiqué avoir repoussé un groupe armé palestinien s’étant infiltré dans le sud d’Israël via un tunnel provenant du centre de la bande de Ghaza.
Des combats féroces
Un combattant a été tué et deux soldats blessés dans les échanges de tirs. Un incident similaire avait eu lieu jeudi, quelques heures avant le début de l’opération terrestre dont l’une des priorités est de détruire le réseau de souterrains du mouvement islamiste Hamas, dont certains débouchent en Israël. La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a fait état de «combats féroces (…) derrière les lignes ennemies» en territoire israélien, près de Gaza, région enclavée entre Israël, l’Egypte et le mer Méditerranée. Près de 90 roquettes palestiniennes ont touché Israël depuis jeudi.
Au moins 38 Palestiniens ont péri samedi dans des frappes israéliennes contre la bande de Ghaza, portant à 334 le nombre de morts palestiniens en 12 jours d’offensive sur l’enclave palestinienne, selon les services de secours. Côté israélien, un soldat israélien a été tué dans une attaque du Hamas, alors qu’un Bédouin a été tué par une roquette tirée de Ghaza, portant à deux le nombre de civils tués depuis le 8 juillet.
Dans la bande de Ghaza, cinq membres d’une même famille, dont deux fillettes de deux et six ans, ont péri dans une frappe à Beit Hanoun (nord), où une cinquième personne a été tuée par une frappe distincte, a indiqué à l’AFP le porte-parole des services des urgences Achraf al-Qoudra. En début d’après-midi, quatre hommes ont également été tués dans deux frappes distinctes à Beit Lahiya (nord), deux personnes ont été tuées à Khan Kounès (sud) et trois hommes ont péri dans un raid sur le centre de la bande de Ghaza.
Aux premières heures de la journée, une frappe a par ailleurs tué sept personnes à la sortie d’une mosquée de Khan Younès. D’autres raids ont coûté la vie à un enfant de six ans et un jeune homme dans le nord de l’enclave palestinienne, ainsi qu’à une personne au nord de la ville de Gaza et à une femme à Deir al-Balah (centre). Quatre autres personnes ont été tuées plus tôt dans la matinée à Beit Hanoun, Deir al-Balah et Khan Younès. Egalement dans la matinée, les cadavres de cinq victimes ont été retrouvés dans les décombres d’une maison bombardée dans la nuit de vendredi à samedi, à l’est de Khan Younès.
Une autre victime a été retrouvée dans des décombres, à Khan Younès, et deux personnes blessées dans de précédents bombardements ont succombé à leurs blessures. Au total, au moins 334 Palestiniens, dont de nombreux femmes et enfants, ont été tués depuis le début le 8 juillet de l’opération israélienne «Bordure protectrice», qui a également fait plus de 2.385 blessés palestiniens.
Selon le Centre palestinien pour les droits de l’Homme, basé à Ghaza, les civils représentent plus de 80% des victimes de l’offensive, lancée par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle l’enclave. Il s’agit du conflit le plus sanglant à Gaza depuis 2009. L’armée isarélienne a demandé aux habitants d’Al-Boureij et Al-Maghazi (centre), Tourkman (nord), Al-Jadida et Chajaya (quartiers de la ville de Gaza) d’évacuer leurs domiciles de la petite bande de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes.
L’ONU a pour sa part indiqué avoir pris en charge plus de 50.000 déplacés et craindre que des «opérations militaires plus intensives poussent encore à la hausse ce nombre». Sur le plan diplomatique, aucune avancée pour faire cesser les combats n’a été constatée malgré des pourparlers sous l’égide de l’Egypte et après l’échec d’une initiative de trêve rejetée par le Hamas. Néanmoins, les diplomates s’activaient encore, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon prévoyant un déplacement dans la région à compter de samedi.