400 mineurs croupissent dan les établissements pénitentiaires, Les enfants de la prison

400 mineurs croupissent dan les établissements pénitentiaires, Les enfants de la prison

d-221748des-peines-de-trois-ans-de-prison-ferme-contre-les-personnes-impliquees-9e7e0.jpg400 enfants se trouvent actuellement dans des établissements pénitentiaires

Pour l’année 2014, il a été enregistré près de 6 154 agressions sur des enfants. Pour les trois premiers mois de 2015, 1 200 enfants ont été violentés, dont neuf ont péri suite à leurs agressions.

Pas moins de 400 enfants mineurs croupissent dans les établissements pénitentiaires à travers le pays, a indiqué jeudi dernier, à Alger la direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus. Intervenant lors d’une rencontre sur la responsabilité pénale de l’enfant, la juge des mineurs, Meriem Chorfi, a affirmé que 400 enfants se trouvaient actuellement dans des établissements pénitentiaires. Ils sont soumis à des «mesures spéciales et souples telles que stipulées par la loi». En vertu de la loi régissant l’organisation des prisons et la réinsertion sociale des détenus, l’enfant détenu de moins de 18 ans est «séparé des détenus adultes, peut être en contact direct avec les visiteurs et est soumis à des mesures disciplinaires allégées en cas d’infraction au règlement intérieur de l’établissement». Il bénéficie de vacances d’une trentaine de jours pendant l’été qu’il passe avec sa famille et des vacances de 10 jours, tous les trois mois, à l’occasion des fêtes nationales et religieuses.

C’est le projet de loi de la protection de l’enfant qui a été au centre des travaux du colloque organisé par le Centre de recherche juridique et judiciaire, ce jeudi à Alger. Ce projet de loi soumis à l’APN pour adoption, représentera selon M.Chafaï directeur général du Centre de recherche juridique et judiciaire, le trait d’union entre les autorités judiciaires et les autorités sécuritaires. Sur le terrain, le phénomène de la violence contre les enfants a pris des proportions énormes, les chiffres sont plus qu’inquiétants. Pour l’année 2014, il a été enregistré prés de 6 154 agressions sur enfants. Pour les trois premiers mois de 2015, 1 200 enfants ont été violentés, dont neuf ont péri suite à leurs agressions. Pour les législateurs qui ont animé cette conférence, il est grand temps de reconsidérer les droits de l’enfant. Il s’agira, à travers les textes et les amendements débattus, d’apporter un réel encadrement juridique, soutenu par un suivi sécuritaire, pour cette catégorie vulnérable. A cet effet, la protection pénale de l’enfant s’articulera autour plusieurs volets, qui circonscrira les lacunes et les failles présentes dans les différentes dispositions de la loi. Il faut savoir que jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’enfant était jugé, incarcéré au même titre qu’un adulte. Dans son contenu, ce nouveau projet de loi pour la protection de l’enfant, apporte de nouveaux amendements qui ont auront pour rôle de recadrer le traitement de l’enfant, victime ou suspect.Parmi les nouveautés, la présence obligatoire d’un avocat tout au long de l’instruction, la réduction de la garde à vue pour mineurs à 24heures maximum, et la réduction de la durée de la détention provisoire à deux mois au lieu de 04mois. Mais aussi, avoir la possibilité de médiatiser l’instruction à tout moment de l’instruction, responsabiliser l’enfant en lui donnant le droit de s’exprimer dans toutes les étapes de l’instruction. En outre, les grandes lignes de ces projets de loi demeurent la grande importance de ce projet de loi, il s’agira de combattre ce fléau à travers des instruments juridiques, qui, sur le terrain, permettront aux autorités sécuritaires, de prévenir, de sensibiliser la société, mais aussi d’intervenir dans le respect des droits de l’enfant.

Effectivement, ce projet de loi sera un organe national de promotion et de protection de l’enfant. Il mettra en place des mécanismes et des outils de lutte entre autres, contre l’agression sexuelle, physique et morale de l’enfant, l’enlèvement et le trafic d’enfants, l’exploitation des enfants dans l’audiovisuel, dans la mendicité et dans les réseaux de trafic de drogue. Mais aussi l’enrôlement des enfants dans des conflits armés. D’un autre côté, il s’agira de protéger l’enfant en milieu carcéral et faire valoir le rôle du délégué national, et du médiateur pour améliorer les conditions de détention des mineurs et leur insertion dans la société. D’autre part, revoir les origines de ses dérives constitue une partie essentielle dans leur traitements. A ce sujet, vient en premier, une démission totale des parents de leurs rôle d’éducation, l’exposition inconsciente de l’enfant au danger, en le traitant comme une sous-personne et une détention des primo délinquants mitigée, et sans effets de redressement, du fait que celle-ci n’est pas spécifique aux seuls adolescents. Ils ont considérablement accentué la récidive, et augmenté les risques d’agression sur les enfants. Par ailleurs, en dépit de tous les efforts consentis par les autorités et les acteurs sociaux pour réduire l’ampleur de ce phénomène, devant l’efficacité et la pertinence de l’amendement de lois que comporte ce nouveau projet de loi pour la protection pénale de l’enfant, il demeurera deux failles importantes, non pas de ce système, mais dans la société, à savoir: le silence de l’enfant agressé qui aggrave sensiblement la situation. A cet effet, il faut rappeler que le nouveau projet de loi prévoit, dans ce sens, la possibilité à l’enfant agressé de recourir à la justice, même après avoir atteint l’âge adulte. Plus grave, et dépourvue d’alternative, la deuxième faille est sans conteste, la difficulté de prévenir et de pouvoir agir avant que l’agression et le crime sur l’enfant ne soient commis.