Quelque 400 migrants clandestins ont été arrêtés par les autorités libyennes avant leur embarquement pour l’Europe, a annoncé dimanche l’organisme libyen chargé de la lutte contre l’immigation illégale.
Ces migrants, en majorité originaires de Somalie et d’Ethiopie, ont été arrêtés hier à l’aube alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer à Tajoura, une petite ville à l’est de Tripoli, a indiqué le porte-parole de cet organisme dépendant des autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté internationales.
Plusieurs femmes enceintes figuraient dans ce groupe, selon lui. Des dizaines d’immigrés sont arrivés successivement en voitures avant d’être rassemblés dans un centre de rétention à Tripoli.
Leur arrestation a coïncidé avec le lancement par les autorités de Tripoli d’un plan de lutte contre l’immigration clandestine et les passeurs, a déclaré un haut responsable libyen de la sécurité. Sur les 1.770 km de côtes libyennes, les départs de clandestins n’ont cessé de s’intensifier depuis que le pays est tombé dans le chaos, miné par la lutte au pouvoir – deux gouvernements et Parlements – et meurtri par les combats, laissant les mains libres aux passeurs.
Ces côtes ne sont situées qu’à un peu plus de 300 km de l’île italienne de Lampedusa, que des centaines de migrants venus d’Afrique, de Syrie ou d’autres zones de conflit tentent chaque semaine d’atteindre. Selon un décompte de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au 7 mai, plus de 34.500 migrants sont arrivés en Italie cette année, mais quelque 1.770 sont morts ou disparus en mer, soit déjà plus de la moitié des près de 3.300 morts enregistrés en 2014. L’Union européenne envisage de lancer une opération navale contre les passeurs de migrants, espérant un feu vert de l’ONU. Destinée à « détruire le +business model+ » des trafiquants qui exploitent le désespoir des migrants, elle pourrait être lancée en juin lors d’un sommet des chefs d’Etat européens à Bruxelles .