400.000 commerçants informels en plus depuis janvier dernier, selon l’UGCAA

400.000 commerçants informels en plus depuis janvier dernier, selon l’UGCAA

L’Algérie compte actuellement prés d’un million de commerçants illégaux. Leur nombre était de 600.000 à la fin 2010. Les chiffres livrés ce lundi dans une conférence de presse, par le secrétaire général de l’UGCAA, Salah Souilah, illustrent clairement l’effet incitatif de la « trêve » de la lutte contre l’informel décrétée par le gouvernement après les émeutes de janvier dernier.

Le nombre de commerçants exerçant au noir a explosé en l’espace de trois mois. Il est passé, en mars dernier à 1million contre quelque 600 000 commerçants, en 2010. Ce sont là des chiffres avancés aujourd’hui à Alger, par M. Salah Souilah, SG de l’Union national des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Cette augmentation est, selon lui, l’effet de la décision prise par le gouvernement après les émeutes de janvier, de ne pas s’attaquer à l’informel. Le SG de l’UGCAA a appelé les pouvoirs publics a faire usage « d’un peu de pression » à l’encontre de ce phénomène qui « prend de l’ampleur ». D’autres membres de l’UGCAA ont été plus directs. « Le secteur du commerce baigne dans une anarchie généralisée à cause de l’absence quasi-totale de l’Etat », a estimé M. Achour Mustapha, président de l’Association nationale des marchés de gros des fruits et légumes. Selon lui, il y a plus de grossistes illégaux que de mandataires ayant un registre de commerce. Le nombre de ces derniers, dit-il, avoisine les 70 000 à l’échelle nationale.

« Chaque jour, des centaines et des centaines de camions arrivent au niveau des marchés de gros et exercent dans l’indifférence ou la complicités des autorité chargés du contrôle. » En revanche, les mandataires disposant d’un registre de commerce font l’objet des visites régulières des contrôleurs et sont sommés de payer la TVA et de présenter des factures.  » Sincèrement, on n’a rien compris. On a l’impression que l’Etat encourage ce qui est illégal », a-t-il lancé.

Des assises nationales au menu

Salah Souilah a annoncé que des assises nationales sur le commerce auront lieu dans les mois à avenir. « La date n’est pas encore arrêtée, dit-il ». Les assises régionales auront lieu en mai. L’ordre du jour sera axé autour des thèmes de la régulation commerciale, les circuits de distribution, la réglementation et la politique des prix. Les secrétaires généraux de l’UGCAA au niveau des wilayas ont exprimé leur soutien à la politique de plafonnement des prix de l’huile et du sucre. Ils souhaitent même son élargissement à d’autres produits de large consommation. « L’essentiel pour un commerçant honnête est de garantir sa marge bénéficiaire ».