Au moins 40 policiers syriens ont été tués hier dans des combats et la prise par les rebelles de deux commissariats dans le sud d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
«Des centaines de rebelles ont attaqué deux commissariats de police à Salhine et Bab Nairab et au moins 40 policiers ont été tués durant les combats qui ont duré des heures», a affirmé Rami Abdel Rahamne, président de l’OSDH, qui se base sur un réseau de militants. Parmi les morts figure le chef du poste de police de Salhine, où trois véhicules ont été détruits. Outre ces commissariats, à l’aube les rebelles avaient attaqué au lance-roquettes RPG le siège du tribunal militaire et une branche du parti Baas au pouvoir dans la ville, selon l’OSDH. Des combats ont également éclaté près du siège des puissants renseignements aériens, dans le quartier d’Al-Zahra dans l’ouest ainsi qu’à la périphérie du quartier Salaheddine (sud-ouest), principal bastion rebelle assiégé par les troupes régulières. Une source de sécurité à Damas a affirmé à l’AFP que l’armée avait repris lundi une partie de Salaheddine, un poste de contrôle clé leur permettant d’acheminer renforts et munitions à Alep, mais qu’elle faisait face «à une très forte résistance». Les rebelles ont en revanche nié que l’armée ait «avancé d’un seul mètre».
Par ailleurs, les combats entre les rebelles et l’armée gouvernementale ont repris à Alep, deuxième ville de Syrie, a rapporté mardi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Liban. Les combats ont par ailleurs repris à Damas, tombée de nouveau sous le contrôle de l’armée après une semaine d’affrontements à la mi-juillet. Lundi, les violences en Syrie ont fait 93 morts, dont 41 civils, alors qu’à Alep cinq rebelles et un civil ont été tués ainsi que de nombreux soldats.
Plus de 900 Syriens dans le 1er camp de réfugiés en Jordanie
Plus de 900 Syriens sont arrivés dans le premier camp de réfugiés en Jordanie, inauguré dimanche, a annoncé hier l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), alors que les chiffres du HCR indiquent que plus de 267 000 Syriens ont quitté leur pays depuis mars 2011. «L’OIM a commencé à transférer les réfugiés», qui jusqu’à présent étaient dans des centres de transit bondés, «vers le nouveau camp» de Zaatari à Mafraq, près de la frontière syrienne, et qui peut accueillir jusqu’à 150 000 réfugiés, a déclaré un porte-parole de l’OIM à Genève, Chris Lom, lors d’un point presse. «Il était urgent de les déplacer» face à l’afflux continu de réfugiés syriens dans les centres de transit, a-t-il ajouté. Dimanche soir, un premier groupe de 447 personnes a pu ainsi être transféré en bus vers le camp. Un deuxième groupe de 472 est pour sa part arrivé lundi. La porte-parole du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming, a dénoncé la poursuite des violences à Alep, deuxième ville de Syrie. A Alep, le HCR continue d’apporter son aide aux civils à travers le Croissant-Rouge arabe syrien et d’autres organisations. «A Damas, notre bureau est toujours opérationnel, mais qu’à 50%, en raison des restrictions liées à la sécurité», a expliqué Mme Fleming.
L’Iran appelle les pays amis à préparer un dialogue entre les parties en conflit
Les pays amis de la Syrie et ceux qui veulent la paix et la stabilité dans la région doivent préparer le terrain pour un dialogue entre le pouvoir et l’opposition, a déclaré avant-hier le général Massoud Jazayeri, adjoint du chef de l’état-major des forces armées iraniennes, cité mardi par le quotidien Shargh. «Pour l’instant, il n’est pas nécessaire que les amis de la Syrie entrent en scène et notre évaluation est qu’ils n’auront pas besoin de le faire», a encore souligné le général Massoud Jazayeri. «Nous déciderons, selon les circonstances, comment nous devons aider nos amis et la résistance dans la région. Nous ne permettrons pas à l’ennemi d’avancer», a-t-il ajouté. Le bilan de la confrontation armée entre Damas et l’opposition armée qui secoue la Syrie depuis la mi-mars 2011 a dépassé les 20 000 morts, dont près de 14 000 civils, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Sur le plan diplomatique, le président américain Barak Obama et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, ont convenu, lors d’un entretien téléphonique, de coordonner leurs efforts afin d’accélérer la transition politique en Syrie, avec le départ de Bachar el-Assad.
Lynda Naili Bourebrab