Plus de 40 mineurs sont recensés parmi la centaine de candidats à l’émigration clandestine enregistrée depuis le début de l’année par la cellule de rétablissement des liens familiaux du Croissant-Rouge algérien à Oran. Ces statistiques, qui ne sont, malheureusement, que provisoires, renseignent sur le recul de l’âge des candidats à l’émigration clandestine.
«Les contacts que nous avons établis par la Cruz Roja espagnole ont permis de retrouver la trace d’un mineur âgé tout juste de 14 ans qui avait fugué du domicile familial pour embarquer vers l’Espagne»,
notera une source de cette cellule. Notre interlocuteur ne manquera pas de faire remarquer que les passeurs, sans scrupules, ne reculent devant aucune ignominie.
«Ce qui les intéresse c’est l’argent récolté à chaque traversée. L’âge des passagers importe peu pour eux. Plusieurs ont péri en mer et plusieurs mineurs ont été sauvés d’une mort certaine par les services des gardes côtes.» Notre source affirme que depuis la mise en place de cette cellule,
qui entretient des contacts permanents avec les comités du C-RA des 48 wilayas et des Croissants et des Croix-Rouge de plusieurs pays, on a enregistré une moyenne de trente familles par mois qui viennent signaler la disparition de leurs proches. «Avant, l’âge des disparus était relativement élevé, mais, aujourd’hui, nous avons remarqué que le phénomène des fugues touche également les mineurs, dont des enfants âgés parfois de 8 ans», note notre interlocuteur.
F. Ben