«La campagne de vaccination débutera 24h après le feu vert de l’institut Pasteur»
A défaut d’accélérer les contrôles sur les vaccins, le ministère de la Santé accélère sa campagne d’information et de sensibilisation.
A partir d’hier, une réunion est prévue tous les jours avec les journalistes au siège du ministère pour s’enquérir de la situation de la pandémie en Algérie, mais ce n’est pas tout.
Le ministère compte sur le concours des médias pour communiquer aux populations les démarches à entreprendre suivant les prochaines évolutions de la maladie. 40% des Algériens pourraient être contaminés du virus de la grippe A.
Pour y faire face, 900.000 doses de vaccins «au moins» seront disponibles avant la fin de l’année, insistent les responsables du ministère. En attendant, des contrôles sont toujours en cours au niveau des laboratoires de références ainsi que de l’institut Pasteur.
Des contrôles dont nul ne sait jusqu’à quand peuvent-ils durer. Conséquences, les plus folles rumeurs circulent au sujet de la dangerosité desdits vaccins au vu des délais de contrôles qu’ils requièrent. Des remueurs balayés d’un revers de main par M. Belkacem, responsable au niveau du ministère. Selon lui, les délais alloués aux contrôles sont tout à fait classiques, surtout qu’ils sont rigoureux et passent par 3 étapes importantes.
Pour l’instant, aucune information sur la dangerosité des vaccins n’a été communiquée à partir des laboratoires concernés. «Les contrôles prennent du temps, car il y’en a 3 en tout», a indiqué M. Belkacem.
Selon lui, «tous les médicaments commercialisés en Algérie passent par ces contrôles qui n’ont rien de plus normal.
Au sujet des cas de grippe actuels, ils seraient traités à l’aide du Tamiflu dont une partie est produite en Algérie sous l’appellation Saiflu (par l’entreprises Saïdal).
Nos enfants sont actuellement traités grâce au Saiflu», a déclaré le responsable. Un traitement qui se révélerait efficace et qui sera bientôt disponible gratuitement dans les pharmacies. Justement, et sur ce point précis, afin d’éviter tout rush ou mouvement de panique aux conséquences dramatiques sur les pharmacies, les médicaments en questions seront délivrés uniquement sur ordonnance. «Seules les personnes qui présenteront un profil à risque et qui seront munies d’une ordonnance dans ce sens seront servies», a-t-il ajouté. Un registre spécial sera utilisé pour noter les quotas délivrés et surtout pister la maladie et son évolution.
Snapo, contrat avec la GSK, conseils des experts, le ministère fait le ménage
Une information dont a fait état la presse nationale selon laquelle le syndicat de pharmaciens Snapo s’apprêtait à distribuer lui-même des doses de traitement, fait en ce moment beaucoup parler d’elle.
M. Belkacem répond à ce sujet: «le Snapo n’aura rien a distribué», a-t-il clairement indiqué. Les syndicats ont été mis à contribution en tant qu’organisateurs seulement, selon lui. La distribution se fera uniquement au niveau des pharmacies. Aussi, le contrat qui lie le ministère à la firme GSK propriétaire des vaccins qu’a importés l’Algérie, a lui aussi été abordé lors de cette rencontre. Suite à un article de presse stipulant, semble-t-il, l’«immunité» de la firme pharmaceutique quelques soient les résultats des contrôles et autres effets des doses incriminés, le ministère se veut rassurant.
D’après M. Belkacem, il est clair que tout lot de vaccins qui ne bénéficierait pas de l’aval des autorités sanitaires algériennes serait directement échangé par la firme canadienne. Une situation que M. Belkacem juge très peu probable mais ne l’exclue pas tout de même. En effet, cela s’est déjà passé en Europe et au Canada. 172.000 doses de vaccins ont déjà été retirées au Canada par GSK pour non-conformité, de même pour Sanofi en Europe ou 850.000 doses ont été écartées. Pour finir, M. Belkacem insiste sur le fait que malgré les appréhensions des uns et des autres, tout le monde s’accorde à dire que le virus tue, mais que le vaccin protège. C’est pour cela qu’il invite toutes les personnes à risques, femmes enceintes en priorité, à se faire vacciner des le début de la campagne. Un vaccin qui, rappelle-t-il, n’est pas obligatoire mais fortement conseillé.
Habib Raouf