Il fut un temps où les joueurs internationaux ne passaient pas par le salon d’honneur de l’aéroport Houari Boumediene pour éviter les foules et les fans.
En ce temps-là, les Ziani, Yebda, Djebbour, Ghezzal et les autres se faisaient escorter jusqu’à la voiture officielle. Avant la Coupe du monde, la voiture de la FAF rentrait jusqu’au tarmac pour récupérer les joueurs à leur descente de l’avion. Hommes, femmes, vieux et vieilles se bousculaient pour prendre une photo ou arracher un autographe. Depuis la Coupe du monde, ça a littéralement changé, ceux qui étaient jadis des stars sont devenus, bizarrement et subitement, ordinaires ou presque. Il faut dire que le parcours décevant des Verts pendant la Coupe du monde était pour beaucoup dans ce changement. Les résultats catastrophiques qui ont suivi, notamment la défaite humiliante de Marrakech et la non-qualification à la CAN 2012 ont baissé la valeur de la sélection aux yeux du public algérien. La vente de 3200 billets seulement pour le match d’avant-hier reflète très bien la situation. Les supporters ne se bousculent plus pour voir les Verts se produire, un phénomène que Vahid est en train de combattre et, apparemment, il va réussir à redonner à l’équipe nationale son lustre d’antan et reconquérir le public algérien. En fait, le Bosniaque est tout simplement et depuis son arrivée en train de métamorphoser le jeu et la culture de notre équipe nationale.
On réapprend à aimer cette équipe
Si les supporters étaient tombés amoureux de cette équipe avant la Coupe du monde, c’est parce qu’ils voyaient les joueurs comme des guerriers prêts à tout pour les couleurs nationales. Si une partie d’entre eux a décidé de lâcher prise, c’est parce qu’elle ne voyait plus chez ces même joueurs cette qualité. «Ils sont rassasiés», disaient tous. Depuis l’arrivée de Vahid Halilhodzic, les choses commencent à changer dans le sens positif. Le Bosniaque a su remobiliser tout le monde, injecter du sang neuf et surtout donner une âme nouvelle à l’équipe. Sur les 5 matchs disputés depuis son arrivée, il n’en a perdu aucun.
Le jeu vers l’avant comme l’aiment tant les Algériens
Mieux encore, quatre victoires consécutives avec neuf buts marqués et deux seulement encaissés face à la Tanzanie lors de son premier match à Dar Essalem et contre la Gambie à Banjul. En plus de ça, les fans des Verts sont gratifiés par du beau jeu et voient surtout une grande hargne sur le terrain et ce quel que soit l’adversaire.
La rage de vaincre de Halilhodzic, ses exigences de haut niveau, sa rigueur et sa personnalité, il les a transmis à ses joueurs. Les Verts ont maintenant une personnalité et ne jouent que pour la victoire. Un match nul et quatre victoires consécutives ne sont pas venus du néant, c’est le résultat d’un grand travail, technique, tactique, physique mais aussi et surtout psychologique. Dans la rue, les cafétérias, les bureaux et les différents lieux publics, on parle de cette équipe et de ses joueurs dans le sens positif. Les Algériens disent : l’équipe de Vahid Halilhodzic.
Une victoire qui fera revenir le public
A la fin d’un match qui a vu l’équipe d’Algérie écraser son homologue nigérienne avec l’art et la manière, les habitants de Blida, d’Alger, de Tipasa, de Chlef, de Relizane, de Boumerdès, d’Oran et d’autres wilayas ont regretté de ne pas s’être déplacés au stade Tchaker pour vivre cette victoire. Par conséquent, ils vont aller la voir et l’encourager face au Rwanda. Il ne faut pas s’étonner si le match se joue à guichets fermés, parce que tout indique que les supporters vont envahir le stade Tchaker, comme au bon vieux temps. A. B.
