En 2020-2022, l’Algérie devrait produire 42-44 millions de tonnes de ciments par an pour une demande intérieure de 30 millions de tonnes/an », a annoncé le patron de l’ANPM, M. Hocine Anane.
Selon lui, les 14 cimenteries algériennes ont une capacité installée globale de 19,5 millions de tonnes/an de ciment gris et de 500.000 tonnes/an de ciment blanc mais leur production moyenne des trois dernières années n’a atteint que 18,8 millions de tonnes/an de ciment gris et 400.000 millions de tonnes/an de ciment blanc.
Sept dossiers ont été déclarés « recevables pour instruction » par la commission ad hoc d’ouverture des plis de l’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), et ce, à l’issue de l’appel d’offres national et international lancé en septembre dernier pour l’adjudication à l’exploration de deux lots de gîtes de matières premières pour cimenteries (calcaires et argiles). Il s’agit des soumissions des groupes Cevital et ETRHB Haddad, de la SPA SIMAS et de la SARL ETPHM.
Le géant algérien de l’agroalimentaire Cevital (à travers sa filiale Cevital Minerals), SPA SIMAS et la SARL ETPHM avaient, en effet, soumissionné sur les deux lots mis à la concurrence, à savoir à Constantine (Djebel Oum Settas, à cheval sur les territoires des communes Ouled Rahmoune et Benbadis pour les calcaires, et El Mina, dans la commune de Messaoud Boudjeriou, pour les argiles) et Bouira (Ahl El Ksar, Tiliouet 1 pour les calcaires et Tiliouet 2 pour les argiles). Le groupe ETRHB Haddad, lui, a présenté une seule offre pour le lot de Constantine.
Les dossiers rejetés car jugés incomplets sont ceux des SARL STE Fabrication industrielle de ciment Biskria, la Briqueterie Amouri et Beton Express (Betonex) qui ont soumissionné sur les deux lots et Izrarene qui a formulé une seule soumission. Aucune entreprise étrangère n’a manifesté d’intérêt pour les deux lots.
Les soumissionnaires des offres techniques déclarées éligibles par la commission d’ouverture des plis sont invités à déposer les offres financières le 21 novembre prochain. L’ouverture des plis s’effectuera le même jour, selon les termes de l’appel d’offres.
« L’objectif est d’exporter 10 millions de donnes de ciment dans 10 ans »
Lors de la séance d’ouverture des plis organisée ce jeudi au ministère de l’Energie et des Mines, le président du conseil d’administration de l’ANPM, M. Hocine Anane, a annoncé que «les offres techniques retenues définitivement seront annoncées le 14 novembre prochain ». Dans son allocution d’ouverture de la séance, il a indiqué que grâce à l’extension des capacités existantes et à l’installation de nouvelles cimenteries, les « capacités nationales de production de ciments à l’horizon 2020-2022 atteindront 42 à 44 millions de tonnes/an pour une demande nationale estimée à 30 millions de tonnes/an, ce qui permettra de dégager un excédent à l’exportation de 10 millions de tonnes ».
Un plan d’extension et d’optimisation d’utilisation des capacités existantes est engagé par les cimenteries de Tébessa, M’Sila, Mascara, Béni Saf, Zahana, Chlef, Meftah et Aïn El Kebira afin d’arriver à une production supplémentaire de 11 millions de tonnes.
Les offres techniques précitées interviennent dans la perspective de la création de deux cimenteries dans les wilayas de Constantine et Bouira qui s’ajouteraient à celles prévues dans d’autres régions. Les nouvelles cimenteries (Béchar, Adrar, El Bayadh, Relizane, Djelfa, Oum El Bouaghi, Biskra, Souk Ahras, Laghouat, Ghardaïa, In Salah, Illizi, en plus de celles de Constantine et Bouira, devraient produire 12 à 14 millions de tonnes/a supplémentaires.
« Une production nationale pour l’instant insuffisante »
Le président du conseil d’administration de l’ANPM a estimé le potentiel de production national existant constitué de 14 cimenteries, dont deux privées, a une capacité installée de 19,5 millions de tonnes/an de ciment gris et de 500.000 tonnes/an de ciment blanc. La production moyenne des trois dernières années, a-t-il ajouté, n’a toutefois atteint que 18,8 millions de tonnes/an de ciment gris et 400.000 millions de tonnes/an de ciment blanc. Quant à la consommation moyenne, a-t-il encore précisé, elle a frôlé les 21 millions de tonnes/an.
Le gouvernement, a conclu M. Anane, table sur l’abondance des principales matières premières pour la fabrication des ciments à travers les différentes régions du pays : calcaires, argiles, gypse, sables, minerais de fer et gaz naturel. « Les rentes minières sont un revenu qui excède la rémunération des facteurs de production et le secteur du ciment peut engager des rentes différentielles et générer des recettes budgétaires et des devises », a-t-il estimé.