Ce ne sont pas deux, mais quatre responsables qui ont fait les frais de la colère du directeur de la radio algérienne. Le directeur général de la radio algérienne, Tewfik Khelladi, a confirmé mardi que quatre responsables ont été « démis » de leurs fonctions lundi 4 avril suite au mouvement de protestation des journalistes qui réclament leurs droits socioprofessionnels.
Comme l’avait annoncé DNA lundi 4 avril, le directeur de l’information de la Chaîne 2 (chaîne kabyle), Mohand Said Bensekhria ainsi que la chef d’édition de la Chaîne 1 (chaîne arabe), Hassiba Kecheroud, ont été relevés de leurs fonctions. La raison ? Tous deux avaient refusé de sanctionner des journalistes ayant observé dimanche 3 avril un sit-in de protestation devant les locaux de la radio.
Dans une déclaration à l’AFP, le directeur général Tewfik Khelladi a confirmé les sanctions prises contre ces deux responsables ainsi que les « raisons exactes » pour lesquelles ils ont été sanctionnés : à savoir leur refus de châtier les journalistes protestataires.
M. Khelladi a également annoncé un total de « quatre responsables démis à différents niveaux de la chaîne de commandement ».
Toutefois, M. Khelladi a expliqué que ces sanctions ne constituent pas des « mesures de représailles ».
« C’est l’application du règlement intérieur », a-t-il souligné, expliquant qu’un sit-in ne peut avoir « lieu que lorsque toutes les portes du dialogue sont fermées ».
L’argument du directeur de la radio n’est-il pas bancal ? Si ces sanctions ne sont pas des représailles déguisées, pourquoi dès lors s’en prendre aux responsables ? Démettre des responsables de leurs fonctions pour avoir fait preuve de solidarité envers leurs journalistes grévistes ne constitue pas en soi un acte de représailles ?
Les journalistes de la radio réclament un statut particulier, l’intégration des journalistes cachetiers et une augmentation des salaires de 50 %.
Ils disent ne pas être se satisfaire par l’augmentation salariale de 25 %, environ 5000 DA (50 euros) pour les chanceux, décidée par la direction. Et réclament qu’elle soit réactive à partir de janvier 2008 au lieu de janvier 2010
Appelant à l’abrogation du régime vertical des salaires, les journalistes exigent aussi un statut particulier pour les personnels de la radio ainsi que le recrutement « immédiat » des 300 cachetiers.
Or, explique le dicteur de la radio à l’AFP, depuis un premier sit-in le 27 mars, il a indiqué avoir reçu à deux reprises des représentants des quelque 4.000 employés de la radio à l’échelon national pour connaître leurs doléances.
M. Khelladi a rappelé la signature d’un accord avec le syndicat maison: une augmentation des salaires de 25%, a-t-il souligné, alors que le smic est de 15000 DA (150 euros) . Et « un an » pour régulariser les « cachetiers » pigistes de tous métiers à la radio, dont certains travaillent « depuis plus de 15 ans ».
Pour le directeur général de la radio nationale, les revendications des protestataires « tiennent à autre chose » et « je m’interroge sur leurs raisons ».
Lesquelles ?!