Le ministre de l’Intérieur a promis que les responsables défaillants ne resteront pas 48 heures à leurs postes. Le ton était menaçant et la mine fermée. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, entend bien sévir contre les responsables qui ont failli à leur mission, durant les intempéries qui ont coûté la vie, le 24 août dernier, à trois personnes et causé des dégâts considérables, à Constantine.
En effet, le ministre de l’Intérieur, qui a effectué, jeudi dernier, une visite inopinée dans la wilaya pour s’enquérir de la situation, a tenu une réunion d’urgence avec les représentants des autorités locales — en l’absence du wali, du chef de daïra et du P/APC — où il a déclaré que des sanctions seront prononcées à l’encontre des responsables du retard enregistré dans la concrétisation des opérations de collecte des déchets ménagers et celle de la réhabilitation des avaloires de la ville. “Les responsables défaillants ne resteront pas 48 heures de plus”, a-t-il lancé.
Car, en fait, le retard enregistré dans l’application d’un plan d’urgence exigé par le Premier ministre, lui-même, dans une correspondance envoyée au début du mois en cours, aux responsables locaux, pour le nettoyage de la ville, a été l’un des facteurs qui ont conduit à l’aggravation de la situation, notamment, à la nouvelle ville Ali-Mendjli, El-Khroub et Massinissa où les nouvelles constructions ne répondent pas aux normes en cas de ce genre de catastrophes naturelles.
À ce sujet, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a exigé une réadaptation du plan de l’assainissement pour la nouvelle ville Ali-Mendjli. Il a également appelé à prendre en considération le nombre d’habitants qui ne cesse d’augmenter et la nature de la zone qui, faut-il le rappeler, est traversée par un oued souterrain.
Dans ce sillage, “un plan d’urgence sera mis en place prochainement pour protéger la nouvelle-ville des inondations pluviales, en collaboration avec le ministère des Ressources en eau”, a annoncé Nourredine Bedoui.
Ce dernier qui a qualifié ces événements de “phénomène naturel”, s’est, en revanche, demandé “comment une pluie qui a duré 25 minutes a pu faire autant de dégâts humains et matériels ?”. Aussi, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’un décret exécutif pour la création de délégations de wilaya chargées de préserver la sécurité des citoyens et les sites urbains en cas de risques majeurs, est à l’étude.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a refusé l’octroi de toute aide financière supplémentaire, avant d’avoir un rapport détaillé sur les 60 milliards de dinars octroyés à la wilaya pour la mise à niveau de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Il a également exigé l’orientation d’une enveloppe financière de 500 millions de dinars accordée pour la rénovation du réseau de l’eau potable (AEP), à la réalisation des forages et des galeries dans la nouvelle ville.
Notons que le ministre de l’Intérieur accompagné du directeur général de la Protection civile, s’est rendu dès son arrivée à Constantine, à la nouvelle ville Ali-Mendjli et à El-Khroub, pour inspecter les travaux de réhabilitation des lieux les plus touchés par les inondations, à savoir, la RN20, le carrefour des 4-Chemins et la localité d’El-Baâraouia.
