3e journée des consultations nationales sur les réformes politiques

3e journée des consultations nationales sur les réformes politiques
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Louisa Hanoune : «Des élections législatives avant la fin de l’année»

Venue en force, avec une délégation de quatre cadres de son parti, Louisa Hanoune a entamé la troisième journée de l’ouverture des consultations en se réunissant durant près de deux heures avec les membres de l’Instance, au siège de la Présidence de la République.

Fidèle à la ligne de conduite de son parti, Mme Hanoune a réclamé des élections législatives anticipées, soit d’ici à la fin de l’année 2011. Contrairement à la majorité des partis qui réclament d’abord la révision de la Constitution, elle est favorable au fait que celle-ci soit après les élections législatives. « Pour nous, c’est une reconnaissance de la part du Chef de l’Etat, étant donné que l’actuelle Assemblée populaire nationale n’a pas de légitimité et de crédibilité».

Toutefois, Mme Hanoune rejoindra les visions de ses homologues des autres partis, en exprimant des «réserves» quant aux projets de loi qui seront soumis, dans le cadre des réformes politiques, à une assemblée issue d’élections, selon elle, «douteuses», soulignant le risque de contradiction entre les lois à amender et la future Constitution. « Aussi, c’est un problème qui doit être réglé à l’avance », a-t-elle affirmé.

Mme Louisa Hanoune a estimé, par ailleurs, qu’il est nécessaire d’ouvrir et d’élargir le débat au sein de la société, estimant que ces consultations «ne sont pas suffisantes dans la mesure où les partis ne sont pas dépositaires de la souveraineté du peuple et que c’est à celui-ci que revient le pouvoir de décision». Expliquant que la mise en place de réformes est «chose nécessaire», la députée signalera néanmoins le fait que, qui dit «réformes» dit qu’il y a déjà tout un système en place, «ce qui est satisfaisant en soi, parce que cela veut dire qu’on ne démarre pas du néant, mais qu’on répare ce qu’il y a lieu de réparer, dira-t-elle, récusant par ailleurs le mot «changement», «qui est un terme ambigu», «pas assez clair» selon elle. Dans ce contexte Mme Hanoune expliquera que les propositions contenues dans le mémorandum sont «la transcription de la missive que nous avons adressée au Chef de l’Etat en août 2006, dans laquelle nous lui avions soumis sept contributions qui concernent l’ensemble des aspects de la vie sociopolitique du pays». Au cours de sa longue déclaration, Mme Hanoune a souligné le fait qu’en plus de la révision de la Constitution, ces contributions concernent la loi électorale dans laquelle le rôle des partis sera renforcé par rapport à l’Administration».

Les autres propositions du Parti des travailleurs portent sur le respect des mandats, devant mettre fin au phénomène des transfuges et consacrer la séparation entre le monde des affaires et la politique, l’amendement de la loi sur les partis, le refus du système des quotas, «défavorable et réducteur» pour les candidates, et l’abrogation du code de la famille, «puisqu’il ne consacre pas l’égalité entre les sexes, donc contradictoire avec les lois constitutionnelles».

La secrétaire générale du PT a en outre évoqué le code de wilaya soumis au gouvernement, affirmant qu’il n’est pas logique de parler de décentralisation «alors qu’on élargit en même temps les prérogatives du wali».

Réitérant la préférence de son parti pour un système parlementaire qui consacre une «véritable souveraineté populaire», Mme Hanoune a, elle aussi, proposé la mise en place de «mécanismes de contrôle législatif sur le pouvoir exécutif». Dans ce contexte, elle préconisera la mise en place d’un certain nombre de secrétariats d’Etat, tel celui chargé de la promotion de la langue amazighe, un autre chargé de la promotion des droits et de la citoyenneté, ainsi qu’un troisième chargé de la protection des droits de l’homme et des populations démunies».

Enfin, Mme Hanoune n’omettra pas de mettre en exergue le fait que la rencontre avec l’Instance s’est déroulée « dans une ambiance de totale franchise » avec, à la clé, « un dialogue initié en toute liberté».

Amel Zemouri

Khalfa M’barek, président de la Coordination nationale des enfants de moudjahidine

«Nous sommes favorables à un régime présidentiel»

Noureddine Benbraham, commandant des Scouts musulmans algériens

«L’insertion des jeunes est fondamentale dans la dynamique des réformes en cours»

Les consultations sur les réformes politiques se poursuivent sous de bons auspices.

Personnalités nationales, partis et mouvements politiques prennent langue avec l’instance dirigée par M. Abdelkader Bensalah, chargé de conduire ces consultations.

Dans le cadre de la troisième journée de ces débats, M. M’barek Khalfa, président de la Coordination nationale des enfants de moudjahidine, et M. Noureddine Benbraham, commandant des Scouts musulmans algériens (SMA), ont été reçus hier dans l’après-midi par M. Abdelkader Bensalah, assisté de ses deux collaborateurs. Répondant donc favorablement à l’invitation qui lui a été adressée, M. Khalfa M’barek a, à l’issue de ses discussions avec les membres de l’instance, fait une déclaration de presse dans laquelle il a évoqué la question de la révision de la Constitution et affirmé qu’ il souhaitait un régime présidentiel. Il a également déclaré que ses propositions accordent une bonne part à l’émancipation de la femme et sa promotion.

M. Khalfa M’barek a insisté sur la nécessite de promouvoir l’audiovisuel et la possibilité de son ouverture, tout en saluant la décision relative à la dépénalisation des délits de presse.

Il a aussi fait des propositions concernant le mode de scrutin et s’est dit favorable au système d’élection à la proportionnelle.

M. Noureddine Benbraham a affirmé quant à lui que les réformes politiques constituent une étape essentielle dans notre vie politique. Il a fait part de ses préoccupations à l’égard de la promotion et de l’insertion des jeunes auxquels les réformes accordent beaucoup d’attention.

M. Bouraïb

Ils seront reçus aujourd’hui : Le Mouvement pour la Nature et le Développement, le MAJD et Me Farouk Ksentini

L’Instance de consultation nationale sur les réformes politiques chargée de recueillir les propositions et les vues de la classe politique et les personnalités nationales recevra aujourd’hui les présidents de deux partis, en l’occurrence MM. Abderrahmane Akif président du Mouvement pour la Nature et le Développement (MND), et Abdelkader Merbah, président du Mouvement pour la Justice Démocratie (MAJD). L’Instance de Abdelkader Bensalah recevra également M. Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH.

Houria Akram