Les grandes lignes de cette manifestation ont été dévoilées par Farid Ighilahriz, commissaire, lors d’une conférence de presse animée hier à 10h au Centre d’El-Moudjahid. Il était entouré de Kamel Sadou et Rachid Belil, respectivement membre de l’organisation et anthropologue.
L’édition 2012, qui se déroulera du 14 au 19 février en cours à Tamanrasset, a subi quelques modifications, pour une meilleure concentration du public et surtout une meilleure prise en charge logistique. “C’est une édition qui sera un peu particulière : elle sera la première qui portera ses activités artistiques au-delà du campement du festival et au-delà de la grande scène du centre-ville, qui, chaque année, accueille de grands noms de la musique africaine et saharienne. Pour sa troisième édition, le festival portera le spectacle à Abalessa, qui a accueilli le campement du festival de la 1re édition et à In Salah (à presque 700 km de Tamanrasset)”, a-t-il déclaré. Et d’ajouter qu’elle “sera aussi la première qui concrétisera les recommandations soumises par le comité d’organisation du festival”. Comme signalé par M. Ighilahriz, le Festival international des arts de l’Ahaggar a pour objectif principal la sauvegarde, la préservation et la perpétuation du patrimoine immatériel de cette région. Car comme l’a dit un penseur, “en Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît”. Riches de l’expérience des deux précédentes éditions, les organisateurs ont apporté un lifting à celle de cette année, qui a été divisée en deux parties. La première est relative à la restitution et à la valorisation des produits des éditions 2010 et 2011, à travers la publication des actes des rencontres scientifiques internationales et d’un recueil de contes et légendes des lauréats du concours national. La seconde concerne la programmation habituelle du 3e Fiaata. Quant à la participation artistique, l’on peut noter la présence de formations venues de différentes localités, à l’image de Jakmi, Aferouagh (Abalessa), Djamila et Itrane, Itran n’Ahaggar, Imarhan (Tamanrasset), Zinguedah (Ouargla), Diwan El-Bahdja (Alger)… De grands noms de la scène musicale de la région, comme Lalla Badi Lalla (Tamanrasset) ou Mesbahi (Djanet), illumineront les soirées de cette ville. D’autres groupes africains issus du Mali, du Niger, du Congo-Brazzaville, de Mauritanie et de Côte d’Ivoire seront présents à ce festival, comme Tinariwen, Royaume Zipompa Pompa, Djéli Moussa, Bombino. Cette année, les rencontres scientifiques aborderont deux jours durant le thème “Le patrimoine culturel saharien et les médias”. En outre, le concours de contes et légendes a été étendu cette année jusqu’au 2 avril prochain. Il est ouvert à tous les supports, à savoir écrit, audio et vidéo, et ce, en trois langues (tamazight, arabe et français).
“C’est une manière d’enregistrer et de préserver le patrimoine oral”, a déclaré M. Sadou. Il a annoncé que les lauréats des différentes éditions verront leurs œuvres respectives mises en scène par une troupe théâtrale de Tamanrasset.
Ce travail sera visible lors du Mois du patrimoine. De son côté, le plasticien Arezki Larbi, qui pilote les ateliers, a annoncé que cette année n’ont été retenus que les ateliers qui “ont drainé du monde” : artisanat, peinture, bande dessinée (manga), photos, astronomie, musique et danse africaines. Le public pourra aussi profiter des espaces cinéma, contes et légendes, récits et poésie.
Ce dernier, initié à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, gravitera autour de “la résistance à l’occupation française”. Une manière de voir comment les habitants de cette région ont vécu l’occupation française…
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