ADDIS ABEBA- La 3ème conférence internationale sur le financement du développement, qui s’est ouverte lundi à Addis Abeba (Ethiopie), comporte « des enjeux et des attentes très élevés », a déclaré le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, appelant les participant à agir en faveur du développement.
« J’exhorte les dirigeants mondiaux et les ministres réunis ici cette semaine (…) à faire preuve de flexibilité et (de sens) du compromis », a-t-il déclaré à l’ouverture des travaux. « Laissons de côté ce qui nous divise et nos intérêts particuliers pour travailler ensemble au bien-être commun de l’humanité », a-t-il ajouté.
L’enjeu est de trouver des financements pour les 17 objectifs de développement durable (ODD) que les Nations unies sont en train de fixer pour 2015-2030 et qui doivent être adoptés en septembre à New York. Avec l’ambition d’éradiquer d’ici à 2030 la pauvreté et la faim dans le monde, tout en maîtrisant le changement climatique.
Un chantier immense pour lequel la Conférence de l’ONU sur le commerce et le développement (Cnuced) estime qu’il faudra mobiliser 2.500 milliards de dollars d’aide supplémentaires par an.
Dimanche, lors d’un forum de la société civile organisé en marge de cette conférence, M. Ban a insisté sur la nécessité d’agir en faveur du développement.
« Le Programme d’action d’Addis-Abeba fournit un cadre général de financement pour le développement durable. Je sais qu’il y a des divergences d’opinion sur son niveau d’ambition. Les enjeux et les attentes sont très élevés. Les négociations ont été très difficiles », a noté M. Ban.
La conférence devra déboucher sur un accord, encore incertain, incluant un pacte visant à garantir une protection sociale et des services publics de base pour tous, y compris l’accés à la santé, l’éducation, l’énergie, l’eau et l’assainissement.
En outre, il est aussi question d’un ensemble de propositions, notamment sur l’augmentation de l’aide au développement et des investissements directs étrangers pour les pays les moins avancés.
Cette conférence sur le financement du développement vise, entre autre, à évaluer « les avancées réalisées dans la mise en oeuvre du consensus de Monterrey (2002) et des objectifs retenus dans la déclaration de Doha (2008) ».
Le chef de l’ONU a toutefois estimé que l’accord contient plusieurs engagements concrets qui n’auraient pas été là sans l’engagement et l’implication de la société civile.
Selon lui, le véritable test résidera dans la mise en oeuvre de l’accord d’Addis-Abeba, alors que les besoins en financement du programme de développement pour l’après-2015 sont énormes.
« L’année 2015 doit être l’année d’une action mondiale. Cette action mondiale est pour nos populations et notre planète Terre. Les années suivantes seront celles de la mise en oeuvre », a dit M. Ban.
Environ 30 chefs d’Etat et de gouvernement ont prévu d’assister à la Conférence d’Addis-Abeba, qui se déroule du 13 au 16 juillet 2015, ainsi que plus de 110 ministres des finances, des affaires étrangères et de la coopération au développement, auxquels s’ajoutent près de 1.000 représentants de la société civile et du secteur privé.
L’Algérie est représentée à la conférence par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.
La conférence d’Addis Abeba est le premier des trois rendez-vous internationaux majeurs en 2015, avant le sommet sur les objectifs du développement durable de septembre à New York et la conférence sur le Climat en décembre à Paris.