Le fonds de soutien aux médias en Algérie est réactivé et sera opérationnel après l’installation d’une commission spécialisée. Selon le ministre de la Communication, le fonds prendra en charge des programmes de formation au profit des journalistes de la presse écrite et électronique et de l’audiovisuels. Le professionnel des médias en Algérie sont dans l’attente de la promulgation des lois sur l’audiovisuel et de la publicité, deux créneaux qui demeure sous contrôle quasi-totale de l’Etat.
Le gouvernement algérien a décidé de réactiver le fonds de soutien à la presse écrite, gelé depuis 2005. Un décret exécutif adopté récemment a élargi le champ d’action du fonds, doté de 390 millions de dinars, pour toucher les supports audiovisuels et électroniques. Un communiqué du ministère de la communication, rendu public hier lundi, a précisé que « les critères d’octroi des subventions et financement de ce fonds seront fixés par une commission spécialisée ». La dite commission sera instituée auprès du ministère de la Communication tandis que les droits et obligations des parties bénéficiaires seront précisés par un cahier des charges. Les financements du fonds seront consacrés aux actions de formation et de perfectionnement des journalistes et autres intervenants dans les métiers de la communication, a précisé la même source.
Le gouvernement a adopté un deuxième décret concernant la couverture sociale des journalistes, des collaborateurs de presse contractuels ainsi que les universitaires et les experts contribuant aux activités journalistiques rémunérées à la tâche. Le taux de cotisation des pigistes non déclarés à la sécurité sociale, au titre d’une autre activité, est fixé à 13,25 % de leur rémunération dont 12% à la charge de l’employeur et 1, 25% à la charge du journaliste.
En attendant les lois sur l’audiovisuel et la publicité
Quant aux personnes contribuant aux activités journalistiques qui bénéficient d’une assurance sociale au titre de leur activité principale (tels que les experts et les universitaires), le taux de cotisation applicable est de 2, 75 %. Ce taux également calculé sur la base des rémunérations, « est à la charge exclusive de l’organisme employeur », souligne le communiqué du ministère de la communication.
Le monde des médias en Algérie est dans l’attente de la promulgation des projets de loi sur l’audiovisuel et de la publicité qui devraient intervenir, selon le ministre de la communication, M. Mohan Oussaid Belaid, au courant du premier semestre 2013.
Ces deux lois devront compléter les dispositions de la loi organique sur l’information, adoptée par le Parlement en décembre 2011, et ce, en dépit de la contestation des journalistes algériens. La loi sur l’information impose des limitations drastiques en ce qui concerne les aspects liés à la sécurité de l’Etat, à l’information économique stratégique ainsi qu’à la politique étrangère. Les journalistes contrevenants à ces limitations sont passibles d’amendes allant jusqu’à 300 000 dinars.