380 cas sont enregistrés annuellement: Le kyste hydatique continue d’inquiéter les pouvoirs publics

380 cas sont enregistrés annuellement: Le kyste hydatique continue d’inquiéter les pouvoirs publics

Le kyste hydatique touche environ 380 personnes par an en Algérie depuis les cinq dernières années. L’incidence de cette pathologie en 2017 était de 0,9% pour 100 000 habitants. Le kyste hydatique est un véritable problème de santé publique, alerte la direction de la prévention du ministère de la Santé qui appelle les citoyens à la vigilance.

Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – L’incidence de cette pathologie était beaucoup plus élevée il y a quelques années constituant ainsi une cause fréquente d’hospitalisation dans les services de chirurgie.

Le professeur Terfani qui intervenait hier à l’Institut national de santé publique (INSP) sur le sujet du kyste hydatique, a rappelé que l’incidence de cette pathologie sur la population en 2000 était de 2,2% pour 100 000 habitants et en 2003, l’incidence était de 0,86% pour 100 000 habitants.

En 2017, dit-il, l’Algérie a enregistré une incidence de 0,9% pour 100 000 habitants. Cependant, poursuit-il, l’objectif est d’arriver à zéro cas. Pour y arriver, le ministère de la Santé a tracé un programme de prévention et de sensibilisation. « La prévention reste le seul moyen fiable et sûr pour lutter contre le kyste hydatique et cette prévention nécessite une bonne coordination intersectorielle et l’implication de la société civile et de la population», a indiqué M. Terfani qui a rappelé que la prise en charge de cette maladie est très lourde.

L’intervenant a souligné que le contact étroit entre l’homme et l’animal, le manque d’hygiène, de conscience et de sensibilisation de la population ainsi que l’abattage clandestin des animaux sont les facteurs qui favorisent le développement de cette maladie et qui sont à l’origine de sa fréquence élevée. Le kyste hydatique, explique-t-on, qui touche principalement les bergers, les enfants qui jouent avec les chiens errants ou même de compagnie non suivis par des vétérinaires, la femme, les bouchers et les vétérinaires, reste prédominant dans les régions d’élevage. Ainsi les wilayas ayant enregistré une incidence supérieure à l’incidence nationale sont les wilayas de Médéa avec une incidence de 4,2%, Saïda avec 4,5%, Tiaret 5,3% et Tissemssilt avec une incidence de 6,3%.

Le professeur Terfani a rappelé que cette pathologie affecte accidentellement l’homme qui s’insère comme hôte intermédiaire dans le cycle parasitaire et la chirurgie reste le traitement de choix des formes rebelles ou compliquées du kyste hydatique. Quant à la gravité de cette affection, elle réside, dit-il, principalement dans ses complications aiguës (rupture, surinfection, choc anaphylactique…), avec un risque de mort subite attribuée à cette parasitose et qui touche surtout les sujets jeunes âgés entre 20 et 40 ans. L’intervenant a précisé que les deux sexes peuvent être touchés, avec une légère prédominance féminine.

De son côté, le professeur Belkaïd, chef de service à la clinique Djilali-Rahmouni, ex-Les Orangers, à Alger, a indiqué regretter que l’on sensibilise sur cette pathologie uniquement à l’approche de la fête de l’Aïd. Car, selon lui, le kyste hydatique existe dans toutes les wilayas du pays et même dans la capitale. «Il suffit d’être léché par un chien et si on ne se lave pas on est infesté» a-t-il alerté. La pathologie, souligne-t-il, touche les organes du foie et du poumon et rarement le cœur. Par ailleurs, le kyste hydatique touche entre 2 à 3 millions de cas dans le monde.

Qu’est-ce que le kyste hydatique ?

Le kyste hydatique ou hydatidose est une maladie parasitaire, contagieuse, caractérisée par le développement chez l’homme, le plus souvent au niveau du foie ou du poumon, d’un ver parasite appelé Tænia ou Echinococcus granulosus. C’est une maladie silencieuse qui évolue lentement, c’est pourquoi même si la contamination peut avoir lieu au cours de l’enfance, elle s’exprime souvent à l’âge adulte,

Comment se transmet le kyste hydatique ?

Les chiens domestiques constituent le principal réservoir du parasite. C’est en mangeant des organes ou viscères d’animaux herbivores infectés comme le mouton, que le chien développe la maladie. Une fois parasité, le chien va rejeter les œufs du ver dans ses excréments. Ces œufs vont alors se retrouver sur les végétaux notamment les légumes ou sur son pelage, et alors le chien parasité peut transmettre la maladie lorsqu’on le caresse.

Comment éviter les risques de contamination ?

Les professionnels recommandent de prendre toutes les dispositions pour faire controler le mouton sacrifié par le vétérinaire. Et si le contrôle n’est pas possible, il est recommandé d’examiner avec précaution les abats (foie, poumons) et les autres viscères du mouton à la recherche des kystes ou vésicules (boules d’eau) ; Bouillir ou brûler les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau ; ne jamais abandonner dans la nature les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau ; ne jamais donner les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau à des chiens car ils constituent le réservoir du parasite ; ne pas jeter les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau avec les ordures ménagères (ce qui constitue de la nourriture pour les chiens errants).

Quels sont les modes de contamination humaine ?

L’homme contracte la maladie par ingestion des œufs selon deux modalités, indique-t-on. Par voie directe quand le chien se lèche et souille sa langue puis contamine l’homme en lui léchant le visage ou en se faisant caresser, ou par voie indirecte à travers les fruits ramassés par terre et les légumes crus souillés. Il est à souligner que la transmission inter-humaine est impossible.

S. A.