35 tonnes de sardine importées de Tunisie

35 tonnes de sardine importées de Tunisie
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Deux milles quatre cents cagettes en plastique de 12 kg environ, soit près de 35 t de sardine ont été importées de Tunisie et vendues en gros autour de 140 DA/kg à Annaba, Sétif et Alger.

La sardine provient de Mahdia et Kelibia, ports de pêche de la façade maritime orientale de la Tunisie qui ne semble pas être touchée par la disparition de cette espèce de poisson recherchée par les ménages à revenu modeste, parce que moins chère et très nourrissante. C’est l’ahurissement. « On en est là ? », s’exclame-t-on dès qu’on apprend la nouvelle. Manifestement oui. Un entrepreneur local, également exploitant des lacs, qui a les titre, qualité, documents, autorisation et tout le reste, a sauté sur l’occasion offerte par la rareté de la sardine qui a atteint le prix astronomique de 300 DA pour procéder à cette opération en toute légalité et dans les règles de l’art. « Cela fait 8 mois que nous ne sommes pas sortis », se plaignent les patrons des sardiniers d’El Kala, où on en compte 50 et qui emploient 600 marins.

« Hier encore, un groupe de 8 d’entre nous n’ont rapporté que deux casiers de saurel (Chinchard en Méditerranée) », s’étonnent les armateurs qui ont décidé de ne sortir que par groupe de 8 à 10 bateaux pour réduire les frais. « Notre situation est dramatique, des dizaines de familles dépendent de nous et de la pêche », expliquent-ils. Et d’ajouter : « Avec tout cela, il faut continuer à payer les assurances, les impôts, les rôles et le poste à quai.

En Tunisie, l’acquittement des frais de rôle est établi au prorata du nombre de sorties, les frais de carénage et les pièces de rechange sont remboursés jusqu’à 75%. » « ça y est ! Avec la crise mondiale, on nous dit qu’elle est lointaine et, par certains côtés, ne nous concerne pas. On revient pourtant aux années de pénurie », déclare un patron irrité, qui est revenu hier de Tunisie, où il est allé acheter de simples boulons de 19 pour son moteur de marque Renault.

LG Algérie

Cependant, ce qui révolte les pêcheurs, c’est l’inconnu du lendemain, c’est l’abandon à leur sort, si ce n’est pas le mépris des pouvoirs publics. « Ils ont du fric à gogo et ils sont incapables de nous dire à quoi est due cette disparition soudaine de la sardine. C’est quoi, les changements climatiques ? La destruction du corail ? Que font ces scientifiques qui pérorent à longueur d’année sur l’avenir de la pêche ? », s’indignent-ils. « C’est vrai qu’à Tabarka, aussi, il n’y a pas de sardine. Mais, de mémoire d’homme, jamais cela ne s’est vu à El Kala. Pourquoi n’accorde-t-on pas d’indemnisations aux armateurs en détresse ou pour cas de force majeure, comme cela se fait pour les agriculteurs ? » se demandent-ils encore.