Depuis mardi dernier, nous nous sommes enfermées dans nos chambres de crainte d’être agressées par les Egyptiens, nous ne pouvions même pas nous approvisionner en produits alimentaires auprès des commerces du coin.
Heureusement que le propriétaire de l’immeuble où nous sommes logées le fait à notre place. Nous sommes très inquiètes. » Cette inquiétude émane de Hazem Hadjla Saïda, une étudiante algérienne à l’université d’Alexandrie (Egypte) jointe hier par téléphone dans l’immeuble où elle réside avec ses trois camarades étudiantes près de son université.
La récente déclaration à El Watan de notre ambassadeur au Caire, Abdelkader Hadjar, rassurant la communauté algérienne en Egypte quant à l’entière disponibilité de l’Etat algérien pour toute assistance, a fait réagir plusieurs étudiantes depuis Alexandrie (Egypte). En effet, selon le père de Saïda qui a pris attache avec notre rédaction, la situation des étudiantes algériennes en Egypte est des plus critiques. Sa fille, Hazem Hadjla Saïda, tout autant que ses trois copines de chambre, Boulfelfel Sihem, Youssef Asma et Kharouz Rafika respectivement originaires de Annaba, Guelma, Ouargla et Sidi Bel Abbès craignent le pire. Elles sont 4 Algériennes parmi les 35 étudiantes poursuivant depuis plusieurs années leurs études de magistère à l’université d’Alexandrie. Terrorisées, elles s’inquiètent de leur sort.
Elles se sont enfermées chez elles de peur qu’elles soient agressées au lendemain de la disqualification de l’équipe égyptienne de la Coupe du monde de football face à l’équipe nationale algérienne. Même le recteur de l’université d’Alexandrie leur a signifié son impuissance à assurer leur sécurité si elles osent franchir le perron de la faculté d’économie de leur université.
Saïda, en sanglots, affirme : « Au lendemain du déclenchement des hostilités à l’encontre de l’Algérie et des Algériens, nous avons été saisies officiellement par le recteur de notre université qui nous a fait savoir qu’il est dans l’incapacité d’assurer notre sécurité et de ce fait, il nous a conseillées de rester chez nous jusqu’à nouvel ordre. Depuis, que de mauvaises nouvelles. On ne cesse d’évoquer l’agression physique de plusieurs étudiantes et étudiants. »
Elle raconte : « Nous sommes en Egypte depuis le début de l’année 2008. Majores de promotion, nous avions choisi de poursuivre nos études de magistère à l’université d’Alexandrie malgré la possibilité d’un large choix dans plusieurs pays, après une licence en économie décrochée en Algérie.
C’est le chef de l’Etat qui nous a totalement prises en charge. Malheureusement, nous nous trouvons actuellement dans une situation dramatique. Bien que nous risquions de tout perdre, y compris nos diplômes, nous demandons l’intervention de notre Président à l’effet de nous rapatrier avant que la situation ne s’envenime davantage. » Outre les agressions dont elles peuvent faire l’objet, les étudiantes s’inquiètent aussi de leur scolarité, Saïda soutient : « Parmi nous, il y a des étudiantes en fin de cycle qui ont soutenu leur thèse sans pour autant avoir leur diplôme, d’autres sont en pleine préparation de leur projet comme nous d’ailleurs. Qu’adviendra-t-il de notre avenir ? »
Par M. F. Gaïdi