Les accidents de la route sont responsables de plus de 4000 morts par an
L’hécatombe continue sur nos routes endeuillant encore et encore des familles.
Alors que le sang des 21 victimes de l’accident d’avant hier à Tiaret n’a pas encore séché, voilà que deux autre accidents de bus-encore des bus de la mort- viennent endeuiller les familles algériennes. Dans un accident de la circulation survenu à Tlemcen.
Un bus est entré en collision avec un camion causant la mort d’une femme et blessé neuf autres personnes hier au niveau de l’intersection entre Ouled Riyah et Zenata (Tlemcen). Un autre bus fait parler de lui Souk Ahras. Pas moins depersonnes ont été blessées hier, dans une collision entre un minibus et un poids lourd sur la RN 16, non loin de la localité de Mechroha (Souk Ahras), ont indiqué les services de la Protection civile. Agées entre 18 et 57 ans, les victimes de cet accident qui s’est produit au lieudit Boulahrach ont été évacuées vers l’hôpital régional de Souk Ahras, a souligné la même source, ajoutant que le minibus assurait la desserte Souk Ahras-Annaba. D’autre part, un train assurant la liaison Oran-Béchar a percuté une voiture dimanche soir à l’entrée de la commune de Ras El Ma au lieudit «Brinsa» (Sidi Bel-Abbés) faisant deux morts et un blessé, a-t-on appris hier, auprès de la Protection civile.
Le bilan est macabre en l’espace de trois jours: 21 mort et 30 blessés à Tiaret, 1 mort et 9 blessés à Tlemcen et enfin18 blessés à Souk Ahras. au total, c’est 31 citoyens tués et 57 autres blessés. Qui arrêtera ces bus de la mort? Hier, dans ces mêmes colonnes, nous rapportions les circonstances d’un horrible accident advenu à Guertoufa dans la wilaya de Tiaret.
Là aussi, il s’agissait d’un autocar, bourré de passagers et dont le conducteur avait mal négocié un virage, avant que son véhicule ne se retrouve au fond d’un abîme.
Ce fut l’horreur. Pas moins de 21 personnes décédées et 30 autres blessées. Parmi les victimes, deux ressortissants étrangers (un Malien et un Nigérien), deux femmes et cinq militaires réservistes en permission, ont été dénombrés. Toutes les victimes ont été identifiées, a indiqué la Gendarmerie nationale, et leurs corps devaient être acheminés dès hier vers leurs villes et villages d’origine. Le chauffeur du bus, qui a survécu à l’accident, a indiqué au journal électronique TSA, que «les freins ont cessé de répondre alors que je roulais doucement sur une pente accentuée par une chaussée humide et un temps brumeux».
La version du chauffeur se trouve confortée par les premiers éléments de l’enquête qui mettent en cause une défaillance mécanique de cet autocar de marque Hyundai. Cependant, il est opportun de s’interroger ici sur l’efficacité des contrôles techniques périodiques de vérification imposés à tous les véhicules automobiles. Il est également utile de relever, encore une fois, et de l’avis même de plusieurs moniteurs d’écoles de conduite, que les conducteurs actuels de transport public, de minibus ou de grande capacité, manquent de formation «spéciale» incluant cette lourde responsabilité de service public de transport. L’hécatombe a suscité un grand élan de solidarité des habitants de Tiaret envers les blessés. Beaucoup de citoyens ont convergé vers l’hôpital où sont hospitalisés les rescapés pour faire don de leur sang au profit des victimes. La fin de la semaine écoulée s’est soldée par 24 accidents qui ont entraîné la mort de pas moins de 39 personnes et causé des blessures à 80 autres. Sur les lieux du drame, c’était la désolation. Des témoins rapportent que les images sont tout simplement «horribles». «Du sang partout» a rapporté un témoin. La carcasse du bus qui gisait encore dans le ravin, rendait la scène encore plus macabre. Les éléments de la PC ont engagé de gros moyens pour dégager l’épave du bus difficilement accessibles aux nombreux secouristes. Le commandant Farouk Achour, responsable de la communication au niveau de la direction de la Protection civile, a précisé hier que «10 équipes de secours ont été dépêchées sur les lieux pour évacuer les corps des passagers décédés et les blessés.
Ces équipes, a-t-il ajouté, étaient également munies de matériel d’éclairage puissant pour mener à bien leur tâche qui s’est effectuée en pleine nuit.» Cet énième accident impliquant des bus de transport de voyageurs, qui survient sur nos routes endeuillant des dizaines de familles, nous interpelle de nouveau pour ce qui est du «manque» de formation tout comme il attire notre attention sur les multiples défaillances techniques qui «achèvent bien les voyageurs». Il faut que cela cesse. Nos routes deviennent de plus en plus meurtrières au vu des nombreux usagers qui y trouvent la mort. Faut-il rappeler que l’Algérie a adopté en janvier 2010, un nouveau Code de la route plus sévère dans les sanctions contre les chauffards et va introduire le permis à points pour lutter contre les accidents de la route, responsables de plus de 4000 morts par an.