Les forces de l’Armée nationale populaire (ANP) ont poursuivi leur opération militaire à l’intérieur du complexe gazier de Tiguentourine jusqu’à hier après-midi. Elles ont réussi à libérer 16 otages étrangers et à éliminer 11 terroristes.
Quatre jours après l’attaque terroriste opérée par un commando jihadiste contre le complexe gazier dans le sud de l’Algérie, les ravisseurs étaient toujours encerclés hier. Les forces algériennes ont donné un dernier assaut à l’intérieur du complexe gazier de Tiguentourine vers 13h, afin de libérer la dizaine d’otages de nationalités étrangères et algérienne, selon des sources sécuritaires.
A l’issue de cette offensive, 11 terroristes ont été éliminés, selon l’APS. Toutefois, les terroristes ont, selon la même source, abattu 7 otages sans préciser leurs nationalités. Parmi les otages libérés, on compte deux Américains, deux Allemands et un Portugais.
La nationalité des autres otages libérés n’a pas été précisée. Très critiqué au départ de l’opération par les Occidentaux, l’armée algérienne a réussi son offensive. Les derniers otages étrangers libérés à In Amenas (Illizi) ont salué le rôle des forces spéciales de l’ANP pour leur libération des mains de leurs ravisseurs qui les retenaient depuis mercredi, affirmant, toutefois, leur détermination à retourner travailler en Algérie, malgré cet incident.
Déminage des installations
Les forces de l’ANP ont engagé une opération de déminage au niveau des installations, a indiqué également, de son côté, la compagnie Sonatrach. «Suite à l’intervention des forces militaires algériennes sur l’usine de gaz de Tiguentourine et le délogement des terroristes, il a été constaté que l’usine a été minée dans le but de la faire exploser», a précisé Sonatrach dans un communiqué cité par l’agence APS. Au total, 19 otages et 31 ravisseurs tués. L’armée algérienne, qui est intervenue rapidement jeudi, avait au départ libéré une centaine d’otages étrangers sur 132 et 573 Algériens.
Les forces de l’ANP ont enclenché leur assaut à moins de trente heures après le début de la prise d’otages. Les militaires avaient décidé d’en finir très vite. Soit en laissant les terroristes quitter l’Algérie sans les otages, soit en intervenant, même avec un risque élevé de pertes humaines. La pression diplomatique et médiatique s’alourdissait sur l’Algérie.
C’est pour cela que l’intervention a été rapide pour éviter que cette prise d’otages ne dure dans le temps. Mais certains pays d’où sont originaires les otages se sont opposés à l’assaut. Selon les responsables algériens, l’assaut était en fait l’unique alternative. Les terroristes étaient déterminés à quitter le site en emmenant avec eux des otages étrangers. Une option jugée inacceptable par les autorités militaires algériennes, «puisque une telle situation aurait créé un précédent dangereux», estiment-ils.
D’ailleurs, les terroristes avaient tenté, mercredi soir puis jeudi matin, de quitter le site avec des otages étrangers. Ils ont été repoussés par des tirs de snipers algériens. Les autorités locales ont fait appel aux notables pour engager une médiation. Les autorités auraient proposé de laisser partir les terroristes, mais sans les otages. Cette proposition a été rejetée. Les terroristes ont essayé donc de quitter les lieux à bord de six véhicules en embarquant des otages. Face à cette situation, les militaires ont réagi en ouvrant le feu.
Deux véhicules sont touchés, d’autres dérapent et sont stoppés. Les forces de sécurité investissent le site. C’est ainsi qu’a débuté l’assaut.
Les corps transférés à la morgue
Selon un des notables, cité par les agences, 24 cadavres se trouvent actuellement à la morgue de l’hôpital d’In Amenas. Il pourrait s’agir de cadavres d’otages. Toutefois, le corps de la première victime algérienne est arrivé hier, en début d’après-midi à l’aéroport Abdelhafid Boussouf de Aïn Bouchekif à Tiaret. Il s’agit de Lahmar Mohamed Amine, 30 ans, originaire de la localité de Mahdia ;
il travaillait comme agent de sécurité sur le site attaqué. Il aurait été tué lors de l’attaque du bus qui transportait des étrangers vers l’aéroport d’In Amenas. Une délégation composée de représentants de Sonatrach et des autorités civiles et militaires de la wilaya de Tiaret, a accueilli la dépouille.
S. A.