Environ 300 personnes ont participé samedi à Firminy, dans un climat de colère contenue, à une marche en direction du commissariat où Mohamed Benmouna, jeune habitant de la banlieue de Saint-Etienne, a été retrouvé pendu dans sa cellule, a constaté une journaliste de l’AFP.
La marche est partie de l’immeuble où habitait le jeune homme de 21 ans avec ses parents, qui avaient appelé à l’annulation de la manifestation, par crainte d’incidents.
Les participants, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont défilé derrière une banderole en drap sur laquelle on pouvait lire: « A la mémoire de Mohamed. On veut la vérité ».
Un participant avait ajouté: « pas de violences, repose en paix ».

Mais, rapidement, plusieurs dizaines de jeunes hommes d’une vingtaine d’années ont pris le pas sur les proches marchant en tête du cortège, en scandant « Allah akhbar », « Allah est le seul dieu et Mohamed est son prophète » ou « Justice pour Mohamed ».
La manifestation s’est déroulée sans incidents. La circulation a été momentanément interrompue.
« On veut savoir ce qui s’est passé »
Dans la foule, Myriam, la tante de la victime, en djellabah foncée et turban blanc, a dit qu’elle ne croyait pas à l’hypothèse du suicide de Mohamed Benmouna.
« On le connaissait. Il n’est pas suicidaire. On veut marcher pour ne pas l’oublier. Et aussi parce qu’on veut faire notre deuil en paix. Pour ça, il faut arrêter de dire qu’il s’est suicidé, c’est pas vrai », a-t-elle dit.
« On a confiance en la justice. Mais on veut savoir ce qui s’est passé », a déclaré un oncle de Mohamed Benmouna, Nordine Benkreuiden.
Vers 16 heures, à l’issue de quelques kilomètres, la marche est arrivée à son terme, au commissariat du Chambon-Feugerolles, théâtre du drame qui a entraîné trois nuits de violences urbaines.
Une vingtaine de proches ont été autorisés à déposer deux gerbes de fleurs.
La foule, hostile, a été tenue à distance, par un cordon de CRS.
Le parquet de Saint-Etienne a ouvert vendredi soir une information judiciaire contre X pour « homicide involontaire », afin d’établir s’il y a eu un défaut de surveillance durant la garde à vue de Mohamed Benmouna.