3 morts et plusieurs blessés dans des heurts à ghardaia, Le M’zab de nouveau en feu

3 morts et plusieurs blessés dans des heurts à ghardaia, Le M’zab de nouveau en feu
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Qui cherche le pourrissement?

Les nuits ramadhanesques sont marquées par la montée de la violence dans la vallée du M’zab.

Ghardaïa s’enflamme. Cette région longtemps meurtrie vient de renouer avec l’instabilité et la violence. De nouveau le sang a coulé, des pertes en vies humaines et des blessés ont été déplorés. Des dégâts matériels considérables ont été enregistrés. La situation s’embrase dans la vallée du M’zab. Deux personnes sont mortes dans le quartier Baba Saâd, à Berriane à une quarantaine de kilomètres au nord de Ghardaïa.

Un policier, percuté par une voiture, a été grièvement blessé, a-t-on appris de sources locales. Une première victime a été déplorée, dans des affrontements enregistrés à Guerrara à une centaine de km au nord-est du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa, dans la nuit de lundi à mardi, après la prière des tarawih. La victime âgée de 22 ans avait été grièvement blessée par un projectile. Elle a été transportée à l’hôpital de Guerrara dans un état critique où son pronostic vital était engagé, selon des sources hospitalières. Ce décès porte à trois le nombre des victimes enregistrées depuis la reprise, début juillet, des affrontements nocturnes entre les deux communautés. Ainsi, les nuits ramadhanesques dans la vallée du M’zab sont marquées par la montée de la violence. Six policiers ont été blessés et deux jeunes arrêtés lors des affrontements entre les habitants de Bounoura et les forces de police survenus le dimanche dernier à l’entrée de la ville de Ghardaïa. Quoi qu’il en soit, ces nouveaux actes de violence et leur lot en pertes humaines et matérielles viennent rappeler que la crise secouant la vallée du M’zab est loin d’être réglée. A titre de rappel, l’embrasement de la situation et les affrontements cycliques durent depuis novembre 2013 à Ghardaïa. Malgré le déploiement impressionnant des forces de sécurité, la violence et les actes de vandalisme persistent. Des affrontements intercommunautaires (mozabite et chaâmbi) et heurts avec les services de sécurité éclatent particulièrement à Ghardaïa et à Berriane.

Toutes les tentatives de règlement de ce conflit ont été vouées à l’échec. Cette fois, les violences ont repris à peine deux jours après la visite effectuée dans la région par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Nourdine Bedoui a installé une commission interministérielle chargée de l’examen des voies et moyens pour consolider le retour à l’ordre public dans cette région. Cette commission dite de développement et de réconciliation au profit des Ghardaouis, devra oeuvrer dans le cadre d’une approche inclusive visant à réaliser, en premier lieu, la sécurité et la stabilité et à imprimer une dynamique de développement à Ghardaïa, avait promis le ministre.

A l’instar d’autres officiels en déplacement à Ghardaïa, M. Bedoui a assuré que l’Etat agira avec rigueur, dans le cadre des lois de la République, avec ceux qui attisent la fitna et la discorde. Lors de son dernier déplacement à Ghardaïa, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait promis de son côté que l’Etat appliquerait les lois de la République dans leur rigueur pour protéger les vies et les biens. Et que les services de sécurité poursuivront l’accomplissement de leurs missions pour que règnent la quiétude et la sécurité. Il a averti que le gouvernement sévira et sera intransigeant vis-à-vis de tous ceux qui veulent user de la violence contre les Algériens.

Par ailleurs, selon certaines sources, parfois des armes à feu ont été utilisées et les policiers éprouvent de grandes difficultés à intervenir pour faire cesser les batailles rangées que se livrent les deux communautés mozabite et arabe. La situation dans la vallée du M’zab qui a pris des proportions inquiétantes est à la fois intenable et dramatique, selon des observateurs. La récurrence de la violence prouve que la démarche suivie jusque-là par le gouvernement pour trouver la solution à cette crise n’a pas eu de résultats escomptés. Les pouvoirs publics doivent ainsi revoir leur copie car le retour au calme dans cette région est un impératif pour maintenir la cohésion sociale. La recrudescence de la violence intercommunautaire interpelle le pouvoir en place, car elle constitue une vraie menace contre la nation.

Le commandant de la 4ème Région militaire s’est rendu à Ghardaïa

Suite aux événements qu’a connus la région d’El Guerrara à Ghardaïa à l’aube d’aujourd’hui 07 juillet 2015, où l’on déplore le décès d’un jeune âgé de 17 ans et la blessure de deux autres et en exécution des instructions du Haut Commandement visant à renforcer les efforts menés par les différentes institutions officielles et les représentants de la société civile, afin de réconcilier, renforcer la cohésion sociale et faire régner la quiétude dans la ville, le commandant de la 4ème Région militaire le général-major Cherif Abderezak s’est rendu, aujourd’hui, dans la ville de Ghardaïa où il s’est enquis de la situation et a tenu une réunion afin de réajuster le plan sécuritaire et coordonner les efforts visant à éviter la récurrence de tels incidents et à prévaloir la sécurité et la stabilité dans la région de Ghardaïa. Le commandant de la 4e Région militaire a tenu également, au siège de la wilaya, une rencontre avec les acteurs concernés par l’opération d’apaisement et de rétablissement de la sécurité et du calme à Ghardaïa..