150.000 enfants sont diabétiques, selon les dernières statistiques de la Direction de la prévention au ministère de la Santé.
Plus de trois millions d’Algériens sont diabétiques, soit plus de10% de la population. Parmi eux 30% ne sont pas assurés. C’est ce qu’a déclaré hier à Alger, le président de l’Association des diabétique, M. Bousseta Noureddine, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète célébrée le 14 novembre sur le thème « L’Education et la Prévention du Diabète». M. Bousseta a expliqué que « la prévention est le meilleur moyen de protection contre cette pathologie qui a des conséquences lourdes sur le malade.»
« Grâce au dépistage précoce qu’on a commencé en début d’année jusqu’au mois d’octobre passé dans la wilaya de Relizane, on a diagnostiqué plus de 600 personnes qui ont un début de diabète», a-t-il indiqué.
Abordant la pénurie de médicaments du diabète, le président de l’Association des diabétiques a démenti ces allégations. Néanmoins il a admis qu’il y a une mauvaise gestion de la distribution des médicamentes, notamment au niveau des wilayas de l’intérieur du pays.
Il a à cette occasion déploré le fait que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) n’exploite que 4% de l’insuline produite par le groupe Saidal qui est de 4 millions d’unités d’insuline par an.
Manque de prise en charge
De son côté, le professeur Boudiba Issa a axé son intervention sur la prévention et l’éducation thérapeutique afin de réduire les risques de cette maladie. Il a souligné que les malades souffrent encore du problème de la prise en charge malgré la disponibilité du traitement. Selon l’orateur, cette situation est due au manque de spécialistes en la matière. Pour sa part, le directeur général du laboratoire Lilly Algérie, M. Lionel Trichard, a saisi l’occasion pour annoncer le lancement du programme international d’éducation «Conversation sur le diabète».
Selon lui, 94% des médecins sont prêts à utiliser ce programme sur le diabète avec leurs patients. Il est aussi inclus dans la formation en post-graduation des résidents de certaines structures hospitalières. Con-çus pour être utilisés dans de petits groupes de trois à dix patients, les outils Conversation Map se présentent sous la forme d’un visuel à poser sur la table, d’un mètre sur un mètre cinquante (trois pieds sur cinq pieds), et qui propose des questions stimulantes favorisant un dialogue réel entre les personnes atteintes de diabète et les professionnels de la santé. Les outils Conversation Map se démarquent vraiment des méthodes traditionnelles d’éducation sur le diabète en proposant une expérience éducative sous la forme d’une découverte au sein d’un petit groupe dynamique.
Ce format est conçu pour favoriser une meilleure compréhension, une meilleure autogestion et une meilleure interaction entre les professionnels de la santé et les patients. Plus de 1 200 patients ont bénéficié de ce programme depuis juillet 2011.
En Algérie, 150 000 enfants sont diabétiques, selon les dernières statistiques de la Direction de la prévention au ministère de la Santé. Dans sa résolution N° 61225, l’ONU a classé cette maladie dans la même liste que la tuberculose et le SIDA.
Wassila Benhamed
L’importance de l’éducation sanitaire chez les diabétiques pour garantir leur autonomie
L’importance de l’éducation sanitaire visant à garantir l’autonomie du diabétique et améliorer sa vie quotidienne a été particulièrement mise en exergue, hier, à Alger, par le chef de service de diabétologie au CHU Mustapha-Pacha, le professeur Aissa Boudiba. Lors de la présentation d’un exposé élaboré par les laboratoires Eli Lilly sur l’éducation sanitaire chez les diabétiques, le spécialiste a mis l’accent sur l’importance de ce genre d’éducation dans la vie des malades en vue d’éviter les complications de la maladie qui constituent, selon lui, un danger pour leur vie plus que le diabète lui même.
Le programme sur l’éducation sanitaire qui a bénéficié de l’aval du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, vise à accompagner le malade tout au long de sa vie et à lui fournir les informations nécessaires concernant les soins et le mode de vie à suivre.
Le programme en question est basé sur l’écoute du patient et la mise à sa disposition de tous les moyens nécessaires à la prise en charge de sa maladie. Le diabète nécessite une prise en charge particulière, d’autant que le malade est appelé à suivre un régime alimentaire sain, pratiquer le sport, prendre ses médicaments de manière régulière et prendre soin de ses pieds. Ces mesures préventives contribuent à préserver le diabétique des complications qualifiées par le spécialiste de « très lourdes » pour l’Etat et la société.