3 marins philippins condamnés en Algérie : leurs épouses appellent leur président à intervenir

3 marins philippins condamnés en Algérie : leurs épouses appellent leur président à intervenir
3 marins philippins condamnés en Algérie leurs épouses appellent leur président à intervenir

Trois marins philippins purgent une peine de 15 ans en Algérie, leurs familles demandent une intervention diplomatique de Manille.

L’affaire, jugée en Algérie en 2023, refait surface à des milliers de kilomètres de là. Le 6 juin à Metro Manila, les épouses de trois marins philippins condamnés à 15 ans de prison pour trafic de drogue ont lancé un appel au président Ferdinand Marcos Jr., sollicitant une intervention diplomatique de leur pays.

Une mobilisation qui survient plusieurs mois après la décision de la justice algérienne, fondée sur la découverte d’une importante quantité de drogue à bord du navire commercial où travaillaient les marins.

Les trois hommes faisaient partie d’un équipage de huit marins philippins arrêtés à Berrouaghia, après la saisie d’environ 36 kilos de cocaïne. La justice algérienne a acquitté cinq d’entre eux à l’issue de la procédure. Les trois restants ont été reconnus coupables et écroués, conformément aux lois en vigueur.

LG Algérie

36 kilos de cocaïne à bord : trois marins philippins condamnés en Algérie, leurs proches s’adressent à Marcos

« Nous demandons de l’aide, surtout au président Marcos », a déclaré Joy, épouse de l’un des condamnés. « Nos maris sont détenus en Algérie depuis près de deux ans pour un crime qu’ils n’ont pas commis », a-t-elle affirmé.

Les familles soutiennent que leurs proches se seraient contentés d’accomplir leurs tâches habituelles à bord. Sans lien avec la marchandise illicite retrouvée. Toutefois, la justice algérienne a estimé, après instruction, que des éléments accablaient ces trois membres d’équipage, contrairement aux cinq autres.

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En mars dernier, les épouses ont pu rendre visite à leurs maris détenus, avec l’aide du Département philippin des travailleurs migrants (DMW). Elles évoquent des conditions de détention éprouvantes, notamment sur le plan mental et physique.

Dans une lettre adressée le 2 juin à l’ambassade des Philippines en Libye, compétente pour l’Algérie, elles écrivent : « En tant que membres de la famille, nous sommes extrêmement préoccupés pour leur sécurité, leur santé et leur état mental durant cette période difficile. »

Philippines – Algérie : une demande diplomatique qui interpelle

L’élément qui retient l’attention, notamment en Algérie, réside dans cette demande d’implication directe du chef de l’État philippin dans une affaire relevant pleinement de la justice algérienne. Les familles plaident en faveur d’une reconsidération humanitaire ou d’un éventuel transfert, dans le cadre d’accords bilatéraux.

Cette démarche, si elle venait à être officialisée, s’inscrirait dans un cadre strictement diplomatique. Jusqu’à présent, ni le ministère philippin des Affaires étrangères (DFA), ni la présidence de la République aux Philippines n’ont communiqué publiquement sur ce dossier.

Entre mobilisation à Manille et rigueur judiciaire en Algérie

L’agence Eastern Mediterranean Manning Agency avait déployé les trois marins. Qui continue à verser une double rémunération à leurs familles.

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Du côté algérien, les autorités ont traité l’affaire comme une infraction de droit commun. Selon les règles de procédure pénale en vigueur. La saisie de cocaïne en quantité significative (36 kg) a constitué un élément central de l’accusation. Débouchant sur une condamnation ferme.

En somme, aux Philippines, les familles sont soutenues par certains médias et ONG dédiées aux droits des travailleurs migrants. Mais le sort judiciaire des marins reste du ressort des autorités algériennes.