3 Élèves fauchés par un camion dans la cour de leur collége à skikda : Qui freinera l’hécatombe ?

3 Élèves fauchés par un camion dans la cour de leur collége à skikda : Qui freinera l’hécatombe ?

La politique nationale des transports et de la sécurité routière vient de montrer ses limites. Malgré les restrictions imposées par la loi aux transports de marchandises et des voyageurs, l’hécatombe routière se poursuit.

Les bilans hebdomadaires de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales font état de plus de 120 morts et plus de 1 400 blessés en moins de 10 jours à travers les 48 wilayas. Mais l’accident le plus spectaculaire de la semaine demeure celui enregistré, jeudi dernier, dans la wilaya de Skikda, où 3 collégiens ont payé le prix de leur vie suite à une défaillance d’un camion qui s’est écrasé contre leur école située au bord de la route.

Il y a de quoi tirer, encore une fois, la sonnette d’alarme, d’autant qu’on a la nette impression que la mort se banalise de plus en plus sur nos routes. Et si l’accident du camion à Skikda et celui de Chlef, où un citoyen a trouvé la mort à cause d’un bus fou, d’autres faits sont là pour nous rappeler que les transports de marchandises et des voyageurs constituent un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics.

Les restrictions imposées aux camions et aux bus ne semblent pas porter leurs fruits. Sinon, comment expliquer que des camions à gros tonnage circulent, en plein jour, dans les agglomérations alors que les horaires (de 20h à 6h du matin) sont clairs et font l’objet de plaques de signalisation routière ? Aussi, ces “seigneurs de la route” continuent à circuler, avec un taux de surcharge de marchandises, sur les seconde et troisième voies, parfois avec des pics de vitesse dépassant les 120 et 140 km/h. Nos routes sont réellement sous l’emprise des camions de transport de marchandises qui ne respectent aucune loi.

Mieux, des automobilistes sont victimes de cailloux et autres projectiles émanant de ces camions qui dépassent le seuil de la charge et qui circulent à grande vitesse sur les autoroutes sans protéger les marchandises ? Jeudi matin, aux environs de 11h30, un camion a failli provoquer des accidents mortels sur la bretelle de Bouchaoui et qui donne sur l’autoroute de Ben Aknoun.

En surcharge de bouteilles de limonade, ce camion a mal négocié le virage avant que des caisses entières ne se déversent sur la chaussée. Un citoyen a même appelé les gendarmes sur le 10-55 pour intervenir à cause des débris de verre étalés sur la chaussée. Aussi, le drame de Chlef interpelle les consciences, d’autant que les bus universitaires, même s’ils ne sont pas surchargés, circulent à grande vitesse dans les agglomérations. Pis encore, ces drames nous rappellent les pires accidents enregistrés ces dernières années en Algérie et causés par les semi-remorques qui acheminent, à partir du port, les conteneurs.

Mais pas seulement ! Il ne se passe pas une semaine sans qu’on signale un grave accident d’un bus, engendrant souvent un lourd bilan. Ainsi, le sinistre de Guelma où le dérapage d’un bus a fait 20 blessées et les deux accidents à Djelfa ont fait 18 autres blessés viennent allonger la liste des victimes en moins de huit jours. Cela va sans dire, en plus des bus en ville, les transports de voyageurs interwilayas et les taxis causent autant de dégâts à cause de l’excès de vitesse, d’une part, et des mauvaises conditions d’apprentissage dans les auto-écoles, sans compter, bien sûr, le trafic du permis de conduire, d’autre part. L’objectif étant d’arriver le premier à la station pour prendre le maximum de voyageurs, les chauffeurs oublient souvent qu’ils transportent des vies humaines.

Parfois, ils ne s’arrêtent même pas pour faire l’appoint des huiles et des lubrifiants, encore moins pour vérifier la pression des pneumatiques. Quant au fameux disque mouchard que le ministère des Transports a promis de généraliser, ce n’est pas demain la veille. Du coup, il s’agit de savoir jusqu’à quand le ministère des Transports gardera le silence devant des faits avérés ? À quand une prise de conscience des chauffeurs de camions et de bus qui roulent à vive allure, sans se soucier de la vie des passagers ?

F B