Alors que le nombre de cas augmente progressivement en Europe, la maladie du foie provoquée par le virus de l’hépatite E reste mal connue par le grand public. Pourtant, les mesures de prévention peuvent sauver des vies.
Moins connu que ses cousins B et C, le virus de l’hépatite E n’est reste pas moins répandu et dangereux. Un récent rapport du Centre européen pour le contrôle et la prévention des maladies (ECDC), publié par la revue Eurosurveillance, fait état d’une augmentation par dix du nombre de cas ces dix dernières années en Europe. En cause, un meilleur dépistage et diagnostic, mais pas que…
La maladie sévit partout dans le monde, en particulier en Asie de l’Est et du Sud, et la France est également concernée. Entre 200 et 300 nouveaux cas sont recensés dans l’Hexagone (surtout dans le Sud) chaque année d’après le Centre national de référence de l’hépatite E. Voici quelques informations à connaître au sujet de cette maladie :
La cause
Dans les pays en voie de développement, le virus de l’hépatite E se transmet par voie fécale-orale, principalement à travers de l’eau contaminée, la transfusion de produits sanguins infectés et la transmission d’une femme enceinte au foetus. « Cependant, depuis 2002 de plus en plus de cas sont décrits dans les pays industrialisés chez des personnes n’ayant jamais voyagé dans des pays où le virus circule activement », indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Dans ces pays, la transmission est liée à la consommation de charcuterie à base de foie de porc (figatelli, quenelles de foies, saucisses de foie…) et de crustacés contaminés par le virus.
Les symptômes
En Europe, la plupart des cas ne présente aucun symptôme et la maladie passe inaperçue. Mais certaines personnes peuvent remarquer une fièvre modérée, une perte d’appétit, des nausées et vomissements pendant quelques jours, voire des douleurs abdominales et des éruptions cutanées, pour finir avec une coloration jaune de la peau et des yeux, car le virus de l’hépatite E touche le foie. Généralement, la maladie régresse et guérit toute seule entre deux à six semaines. Chez les personnes immunodéprimées, ayant déjà une maladie chronique du foie, ou chez les femmes enceintes, l’hépatite E peut évoluer en hépatite fulminante (insuffisance hépatique aiguë), et entraîner le décès du patient.
La prévention
Il n’existe pas de traitement spécifique pour soigner l’hépatite E pour le moment, la meilleure arme réside donc dans la prévention. L’Anses conseille aux consommateurs de faire cuire suffisamment la viande à base de porc, d’éviter ces produits à risque pour les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes avec une maladie du foie, et de respecter les mesures d’hygiène et de stockage pour les travailleurs en contact avec des carcasses ou animaux vivants. En 2011, un vaccin préventif de l’hépatite E a été mis au point et est homologué en Chine, mais il n’est pas encore disponible ailleurs, indique l’Organisation mondiale de la santé.