L’Organisation non gouvernementale (ONG), Amnesty International, s’inquiète pour la santé du militant El Hadi Lassouli, en détention provisoire depuis le 24 juin 2021. En effet, « après deux grèves de la faim, entamées pour protester contre sa détention provisoire, l’état de santé de El Hadi Lassouli s’est sérieusement dégradé, mettant en péril sa vie, selon sa famille et ses avocats », a révélé Amnesty International.
Dans un article publié sur son site officiel, Amnesty international Algérie a exprimé son inquiétude quant à l’état de santé du militant El Hadi Lassouli suite aux deux grèves de la faim qu’il a entamées. En effet, la première avait été entamée le 28 janvier 2022 dans la prison d’El Harrach à Alger et la seconde le 3 mai dernier à la prison de Berrouaghia à Médéa où il avait été transféré.
« La revendication du militant est légitime. Selon les normes d’un procès équitable, toute personne placée en détention dans l’attente de son procès a droit à ce que la procédure dont elle fait l’objet soit menée dans un délai raisonnable. Si ce n’est pas le cas, elle a le droit d’être remise en liberté en attendant l’ouverture de son procès », a déclaré la Directrice d’Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik.
Selon la Directrice d’Amnesty International Algérie, « El Hadi Lassouli doit être remis en liberté dans l’attente de son procès ». « Nous appelons à une réforme en profondeur de la législation et de la pratique des acteurs judiciaires afin de réduire l’utilisation abusive de la détention provisoire », a-t-elle affirmé.
Il convient également de rappeler qu’une pétition a été lancée sur la page Facebook « Soutien à Elhadi Lassouli #la_solidarité_n_est_pas_un_crime » pour demander la libération de El Hadi Lassouli. Cette pétition compte plus de 300 signataires en faveur de la libération de El Hadi, notamment après avoir entamé une nouvelle grève de la faim, d’une durée illimitée.
L’épouse du militant El Hadi Lassouli tire la sonnette d’alarme
Après lui avoir rendu visite à la prison de Berrouaghia (wilaya de Médea) à l’occasion de l’Aïd le 7 mai dernier, l’épouse du militant El Hadi Lassouli a témoigné quant à l’état de santé de son époux et a affirmé sa détermination à vouloir entamer une deuxième grève de la faim, et ce, malgré sa santé fortement affaiblie par sa première grève de la faim.
« Lors de notre visite à mon époux El Hadi Lassouli (habibo) le jour de l’Aïd, détenu à la prison de Berrouaghia depuis plus de dix (10) mois. Nous, sa famille, avons essayé de le dissuader de ne pas entamer une fois de plus la grève de la faim, surtout que la précédente l’a déjà énormément affaibli (il a perdu plus de 30 kg). Pour toute réponse, il m’a dit cette phrase qui m’a glacée et qui tourne en boucle dans ma tête : « (c’est de la hogra) je sortirai d’ici sur mes jambes ou dans un cercueil »… C’est pour dire sa détermination et son désespoir (et le nôtre) devant cette situation absurde ! », a révélé son épouse dans un témoignage rapporté le 8 mai dernier par la page Facebook « Soutien à Elhadi Lassouli #la_solidarité_n_est_pas_un_crime ».
« En effet, après plus de dix (10) mois d’incarcération, son dossier est gelé sans explication ! Sachant que chaque détenu est sous la responsabilité de l’État, je tiens à tirer la sonnette d’alarme quant au sort de mon mari. Je tiens, par ailleurs, à remercier, par la même occasion, toutes les avocates qui lui ont rendu visite cette semaine. Samedi 07/05/2022″, a encore indiqué l’épouse du militant El Hadi Lassouli.
Dans ce même contexte, rappelons que El Hadi Lassouli, père de deux enfants, a été arrêté le 21 juin 2021 et présenté devant le Procureur de la République puis devant le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, ce dernier avait décidé de le placer sous mandat de dépôt.