2e tour de la présidentielle en France : Les candidats s’exposent à l’effet boomerang

2e tour de la présidentielle en France : Les candidats s’exposent à l’effet boomerang

En attendant le débat d’entre les deux tours, fixé au mercredi 2 mai prochain et qui devrait être diffusé par France 2 et TF1 ainsi que par les grandes radios et les chaînes d’information en continu, les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle française, le socialiste François Hollande et le président sortant continent d’affiner leurs discours et de peaufiner leur stratégie au gré des résultats du premier tour.

Et pour cause, le score obtenu par la candidate de l’extrême droite qui raflé plus de 17% des suffrages est une donne dont les deux prétendants à l’Elysée sont tenus de tenir compte même si l’un et l’autre se refusent à l’avouer publiquement. Mais Hollande et Sarkozy savent que les 6, 4 millions de voix représentant cet électorat est à même de faire basculer l’électorat dans un sens comme dans un autre pour peu que le report des voix se fera en faveur de la gauche ou de la droite. Une réalité qui incite les deux camps à courtiser cet électorat de l’extrême droite qui pourtant suscite des craintes en Europe en raison des thèses racistes et xénophobes que cette tendance véhicule.

Or, présentement en France, il est constaté que la campagne de ce second tour est dominée par les thèmes imposés par l’extrême droite. De ce fait, les deux candidats obligés de « draguer » les électeurs de l’extrême droite réorientent leurs propositions, quand ils ne les ou reprennent parfois sans retenue en fonction des thèmes de prédilection du Front National.

François Hollande diabolisé comme le candidat de l’immigration et du communautarisme par son rival Nicolas Sarkozy sait qu’il peut perdre son élection sur ce terrain où Marine Le Pen domine largement. Un terrain duquel Sarkozy est parti à la conquête au point où la droite s’en trouve choquée même si jusqu’à présent seul De Villepin a osé briser le silence en se disant effrayé par les gages donnés à l’extrémisme par le candidat sortant.

Mais pour l’instant et selon les derniers sondages réalisés, cette posture droitière ne semble guère productive pour Nicholas Sarkozy. Il est toujours donné nettement battu avec 45 à 46 % des intentions de vote. Ce qui a fait dire à des analystes que les électeurs de Marine Le Pen ne sont pas dupes. La lettre adressée par la candidate aux deux candidats qui leur demande de respecter ses lecteurs est révélatrice. Pis dans sa frénésie de collecte des voix de l’extrême droite, le président sortant risque de se brûler ,puisque sa stratégie électorale pourrait conduire en bout de course à la fuite des électeurs centristes de François Bayrou (9 % au premier tour) vers François Hollande.

N. Kerraz