Ces interruptions de cours peuvent, à la longue, «hypothéquer le programme scolaire»
Certains parents d’élèves sont les seuls, dans ces imbroglios chiffrés, à appréhender ces interruptions de cours.
Une certaine cacophonie émaille le débrayage paralysant le secteur de l’éducation. Ce bras de fer entre le département de Benbouzid et les 5 syndicats autonomes a suscité un arbitrage des parents d’élèves. Certains parents d’élèves sont les seuls, dans ces imbroglios chiffrés, à appréhender ces interruptions de cours qui peuvent, à la longue, «hypothéquer le programme scolaire de leurs enfants».
Quelques associations des parents d’élèves en appellent, à cet égard, à la «sagesse des uns et des autres» pour que les élèves, qui viennent juste de rejoindre leurs établissements pour la rentrée, puissent passer l’année scolaire «dans la sérénité». «A chaque fois qu’il y a une perturbation, on rattrape le retard induit sur le dos des enfants. Les syndicats et la tutelle envisageront sans aucun doute un programme de rattrapage accéléré qui n’arrange nullement les capacités des élèves», s’inquiète un parent d’élève.

Un responsable du ministère de l’Education, a affirmé avant-hier, à la radio, que ce mouvement était «injustifié» car le gouvernement a accédé à la quasi-totalité des principales revendications des syndicats. La veille, le ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid avait annoncé une augmentation de l’indemnité de qualification des fonctionnaires du secteur et l’octroi de nouvelles indemnités. Mais les syndicats ont maintenu leur mot d’ordre en estimant que ces ouvertures tardives sont insuffisantes, qu’il n’y avait pas de réponses concrètes à la totalité des revendications contenues dans leur plate-forme. On cite des lacunes dans le calendrier d’application du statut particulier, des dossiers tels les oeuvres sociales, la médecine du travail, les logements et la retraite qui restent pendants.
Au deuxième jour, la grève a été massivement suivie. Un taux avoisinant les 90% à travers le territoire national a été enregistré. Dans certaines régions, comme Tipasa, le taux de suivi a atteint les 100%», ont déclaré les syndicalistes. Contacté hier, le porte-parole du Cnapest, M. Boudiba, a estimé à 95% le taux de suivi du débrayage. «Nous comprenons l’inquiétude des parents d’élèves, mais ils doivent savoir que la responsabilité incombe à la tutelle», dira-t-il. Le même taux de suivi, à savoir plus de 90% pour le secondaire et 70% pour le moyen et le primaire, a été confirmé par le secrétaire général du CLA, Idir Achour.
Une tournée dans certains lycées à travers la capitale a permis de constater l’arrêt des cours au niveau de la majorité des lycées. Les enseignants grévistes expriment leur mécontentement quant à l’augmentation annoncée par le ministère, estimant qu’il s’agissait «d’une rectification d’une ancienne erreur en matière de primes accordées aux enseignants comparée aux autres travailleurs de la Fonction publique». Ils ont tenu à réaffirmer «la légitimité» de leurs revendications, au regard des conditions sociales difficiles de l’enseignant, soulignant par-là même tenir compte de l’intérêt de l’élève en suivant un «débrayage d’une durée déterminée afin de donner à la tutelle l’occasion de répondre à leurs revendications».
«Corriger le dysfonctionnement du statut particulier, concrétiser le principe de solidarité qui doit régir les oeuvres sociales et le mode de fonctionnement démocratique, réduire l’horaire de travail des instituteurs et remettre en cause des activités périscolaires, revoir des vacances scolaires des wilayas du Sud, réviser les primes des zones du Sud conformément au décret n°95/300, règlement des problèmes de: logement, retraite et médecine du travail, intégration des travailleurs appartenant aux corps communs», telles sont les revendications mises en avant par l’Unpef.
Pour sa part, le Snte a avancé des taux de suivi de l’ordre de 89,73% pour le cycle du secondaire et de 100% pour les cycles primaire et moyen.
Le syndicat revendique la révision du régime indemnitaire et l’instauration d’une nouvelle prime estimée à 50% du salaire de base.
Tout en affirmant sa détermination à poursuivre la grève pour arracher les droits des enseignants et travailleurs à même de leur garantir «une vie décente», le Snte dénonce «l’injustice salariale» dont est victime le secteur de l’Education comparé à d’autres secteurs» Les cinq syndicats autonomes ayant appelé à la grève revendiquent, entre autres, le règlement des lacunes des statuts des travailleurs de l’Education, la révision de la prime du Sud, la prise en charge du dossier des retraites et du volume horaire pour le cycle primaire et du dossier des oeuvres sociales, ont souligné les représentants de ces syndicats.