2e jour de grève des communaux, Mouvement suivi, sauf dans la capitale

2e jour de grève des communaux, Mouvement suivi, sauf dans la capitale

Hormis les APC de la capitale qui ont boudé le débrayage, l’appelle à la grève lancé par la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC) a enregistré un taux de suivi de 77% à l’échelle nationale.

Après un premier mouvement enclenché au début du mois de septembre avec une semaine de grève qui a paralysé les services des APC à la veille de la rentrée, les travailleurs des communes ont décidé de boucler le mois comme ils l’ont commencé, avec une autre semaine de protestation. Par ailleurs, cette action est la continuité de plusieurs autres mouvements entamés depuis mars 2010. Depuis cette date, les travailleurs des communes ont plaidé pour la satisfaction d’une plateforme composée de quinze points, réclamant l’amélioration des conditions de travail de cette corporation. La nouveauté cette année est que ce débrayage coïncide avec deux scandales enregistrés au niveau de deux APC de la capitale. La première affaire a été divulguée récemment au niveau de l’APC d’Alger-Centre et concerne le vice-président ainsi que sept autres fonctionnaires, tous placés sous mandat de dépôt pour avoir présenté un projet imaginaire de logements de type LSP, tout en encaissant l’argent de nombreux citoyens qui ont mis le paquet pour avoir un logement. La seconde affaire a été enregistrée au niveau de l’APC de Baraki où l’ex-vice-président ainsi que cinq autres fonctionnaires toujours en poste ont formé un réseau de faussaires exploitant les cachets officiels de l’APC pour vendre plusieurs fausses décisions d’attribution de lots de terrain, faux permis de construire et autres… Ces deux scandales, qui annoncent le début d’une bataille vraisemblablement longue contre la corruption et contre toute autre forme d’irrégularité et d’anarchie qui frappent les administrations publiques, ne signifient pas, par contre, que d’autres fonctionnaires n’ont pas leur propre combat, celui de la lutte pour de meilleures et dignes conditions de travail. Interrogée au sujet du mauvais service offert aux citoyens ainsi que l’implication voilée des travailleurs des communes dans plusieurs affaires de piston et de corruption, une fonctionnaire qui active au niveau d’une APC nous répondra que «les communaux travaillent dans des conditions difficiles et méprisantes. La vie est de plus en plus chère, on n’arrive pas à joindre les deux bouts». Elle n’omet pas de rappeler qu’«effectivement, les APC sont un milieu propice pour les (bonnes) affaires et que le piston et la corruption y trouvent pas mal d’occasions…». Joint hier par téléphone, le président de la FNSC, Aït Khelifa Azzedine, a fait savoir que «les APC ont été paralysées à 77% à l’échelle nationale». Tout en indiquant que l’appel à la grève n’a pas drainé de monde au niveau des APC de la capitale, M. Aït Khelifa ajoutera que plusieurs wilayas ont enregistrés une mobilisation importante, à l’exemple de Béjaïa avec un taux de 98%, Boumerdès où 91% des communes ont été paralysées. Les communaux grévistes dénoncent le silence et la fuite en avant de la tutelle qui tergiverse à prendre en considération les préoccupations des travailleurs qui insistent sur le respect des libertés syndicales, la révision et l’unification des statuts des travailleurs des communes et  la revalorisation de leurs salaires. La révision du régime indemnitaire, l’intégration de tous les vacataires et contractuels en poste ainsi que l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 11/90 figurent en tête de liste des doléances des protestataires. La FNSC se dit déterminée à maintenir la pression et observer d’autres mouvements de protestation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Yasmine Ayadi