Organisés par la délégation de l’Union européenne et le périodique tunisien “Réalités”, les travaux du 2e forum de la presse maghrébine se sont tenus jeudi et vendredi derniers à Hammamet (Tunisie).
Les participants sont venus des cinq pays du Maghreb et le thème choisi pour cette édition était : “Quelles menaces sur la presse maghrébine aujourd’hui ?” Les orateurs ont chacun, à tour de rôle, fait le bilan de la liberté d’expression dans leur pays où, à des degrés divers, les journalistes ne sont pas encore à l’abri de l’oppression de l’appareil de l’État, malgré quelques avancées qu’on ne peut mesurer à l’aune du discours des hommes politiques et qui ne reflète pas la réalité du vécu des journalistes.
C’est, en effet, au niveau de l’application des textes juridiques (qui sont généralement bons) qu’il faut travailler pour aspirer à une véritable liberté d’expression tolérée, aujourd’hui, selon l’humeur des autorités.
Ce sont, en résumé, les idées exprimées par les intervenants, les directeurs de journaux maghrébins, l’ambassadeur de Suisse et le chef de la délégation européenne, Mme Laura Baeza, à Tunis, prêts, estiment-ils, à aller de l’avant dans leur soutien aux journalistes et à l’émergence d’une véritable liberté de la presse dans les pays concernés. Et si l’on admet, relativement, les exactions dont sont victimes les hommes de la presse dans des démocraties naissantes, la situation tragique des journalistes libyens a interpellé plus d’un.
Les représentants algériens en premier, qui ont vécu une situation semblable durant les années 1990. C’est ce qui explique leurs interventions pour appeler à une action rapide et énergique en faveur des collègues libyens, en vue de leur éviter de vivre la même tragédie. La liberté d’expression est aussi sujette aux moyens mis en place pour que cette presse puisse se développer pour répondre aux aspirations tant de ses directeurs que des journalistes, au profit, bien entendu, des lecteurs dont le nombre ne cesse, malheureusement, de baisser pour diverses raisons, affectant, du coup, les tirages.
Autant de questions qui ont trait à la distribution de la publicité détenue par les pouvoirs politiques ou les magnats économiques, le coût de l’impression, la situation matérielle et morale des journalistes, etc. C’est dire l’absence de critères crédibles au niveau de l’octroi de l’aide au secteur. La formation est tout aussi importante que les autres agrégats, sachant que des journalistes capables de procéder à des analyses pertinentes ou d’effectuer un bon travail de proximité sont de plus en plus crédibles aux yeux de l’opinion publique. C’est le rôle qui est imputé aux autorités.
Ce sont les questions ciblées par les participants à ce forum dont cette deuxième édition doit être suivie par d’autres et dont la pérennité est tributaire de la mise en pratique de ses recommandations. En définitive, c’est un constat “alarmant” qu’ont fait les directeurs de journaux au cours de cette édition, constat qui interpelle les pouvoirs publics à intensifier leur soutien au niveau juridique, moral et matériel, s’ils sont animés de la volonté de hisser la presse dans les pays maghrébins au niveau de celle des pays développés.
M K