Une ambiance de fête a marqué, vendredi soir au théâtre régional de Batna, l’ouverture de la 2e édition du festival culturel national du théâtre Amazighe.
Cette manifestation de dimension nationale, étrennée avec beaucoup de succès en 2009, est dédiée, cette année, à l’un des précurseurs du théâtre d’expression Amazighe, le dramaturge et poète Abdallah Mouhya, dit Muhend U Yehya (1950-2004), connu pour ses efforts à promouvoir le théâtre algérien et pour avoir adapté en Tamazight des œuvres de Molière, Samuel Beckett ou encore Luigi Pirandello.
La cérémonie d’ouverture de l’édition 2010 a également été caractérisée par un hommage à des figures du 4e art algérien ayant enrichi, sur les planches ou par le texte, le mouvement théâtral national, à l’image de Fouzia Aït El Hadj, de Tizi-Ouzou, Khaled Bouali et Mohamed Bouiche, de Batna, Fadila Assous, de Sidi Bel-Abbès, et Ahmed Khoudhi, d’Alger. Le public qui s’est déplacé nombreux au théâtre régional de Batna a pu apprécier, en ouverture, une chorégraphie intitulée Thit Zetfaouth qui a permis à de jeunes danseurs de donner en 5 tableaux, dans un décor superbe, un aperçu de la beauté et de la richesse du patrimoine artistique authentique de l’Algérie profonde.
Une chorégraphie kabyle figurant la cueillette des olives dans le Djurdjura, la danse Essaf, célèbre dans l’Ouest du pays, ainsi que Raqsat el houma (Alger), une fusion très applaudie entre le haouzi et le flamenco, ont été chaleureusement applaudies par l’assistance.
Le public des Aurès sera invité, 10 jours durant, à découvrir (ou à redécouvrir) des œuvres en Tamazight produites par les théâtres régionaux de Batna, de Tizi-Ouzou, de Bejaïa, d’Oum El Bouaghi, de Mascara et par d’autres troupes telles que la coopérative El Afsa de Tlemcen, la formation Sarkhat Er-Rok’h, de Tamanrasset, et d’autres groupes de Batna, Ghardaïa et Tlemcen. Huit prix sont mis en jeu pour récompenser la meilleure pièce, la meilleure mise en scène, le meilleur texte, la meilleure scénographie, la meilleure musique, en plus des prix d’interprétation féminine et masculine et un prix spécial du jury.
Le commissaire du festival, M. Mohamed Yahiaoui, a indiqué à l’APS, en marge de la cérémonie d’ouverture, que cette manifestation ambitionne de faire connaître et goûter au large public le théâtre d’expression Amazighe, d’encourager les expériences et les recherches dans ce domaine et de promouvoir le théâtre Amazigh en œuvrant à sa plus large diffusion. Plusieurs conférences-débats consacrées au théâtre d’expression Amazighe et à ses perspectives seront organisées en marge du 2e festival culturel national du théâtre Amazigh, selon M. Yahiaoui.