2e conférence internationale d’Alger sur « le Droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui »

2e conférence internationale d’Alger sur « le Droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui »
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«La résistance pacifique sahraouie a besoin de l’appui et du soutien de tous les amis de la démocratie et de la liberté». Cet appel solennel a été fait hier par le Président sahraoui, Mohammed Abdelaziz, lors de la 2e conférence internationale d’Alger intitulée « le Droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», tenue à l’hôtel Dar Diaf à Bouchaoui.

Parmi ces amis qui n’ont jamais lésiné sur les efforts, le Président Sahraoui s’est longuement attardé sur l’Algérie, «terre bénie», «pays de la liberté, de la dignité, de la bravoure et de l’orgueil. Son peuple magnifique nous inspire les plus nobles valeurs du sacrifice, de la résistance féroce que seule la victoire peut satisfaire». Et de paraphraser le célèbre militant africain Amilcar Cabral qui disait de l’Algérie, « la Mecque des révolutionnaires».

M. Abdelaziz assure que son peuple «demeurera déterminé à concrétiser ses objectifs quel qu’en soit le coût ou la durée». A l’adresse de l’Organisation des Nations unies, le Président sahraoui l’interpelle pour «assumer ses responsabilités à l’égard de ce territoire non autonome et doit créer un mécanisme permettant à la MINURSO de surveiller et protéger les droits de l’homme». Fustigeant le double discours et la politique des pays occidentaux, l’orateur rappelle que « la défense des droits de l’homme est un devoir pour tous et ne doit souffrir aucune sélectivité». Sur sa lancée, le Président Mohammed Abdelaziz confirme et condamne le kidnapping de deux Espagnols et d’une Italienne travaillant pour des organisations humanitaires européennes qui ont été victimes d’un enlèvement organisé par des inconnus. L’acte s’est produit dans la nuit du samedi 22 octobre alors que ces ressortissants étaient dans leur centre d’hébergement. « C’est un terrorisme d’Etat », résume le Président sahraoui.

Interrogé en marge de cette rencontre qui prend fin aujourd’hui, le Président sahraoui a souligné que l’élection du Maroc comme membre du Conseil de sécurité aux Nations unies « est une violation outrageuse des droits de l’homme que les puissances occidentales revendiquent pourtant comme un principe intouchable». Cette élection va à l’encontre des aspirations de l’Union africaine qui a proposé le Togo et la Mauritanie. Ce dernier doit, enchaîne le conférencier, «récupérer son siège». Agissant à l’encontre des résolutions des Nations unies, les pays disposant du droit de veto accordent une voix de plus au Maroc, qui poursuit sa fuite en avant.

Intervenant, à son tour, le Professeur Mhand Berkouk compare la position de la France dans le conflit entre le Maroc et le Front Polisario à celle des Etats-Unis quand il est question de protéger Israël. L’universitaire insiste sur le soutien diplomatique à la cause. Et pour contrecarrer l’embargo médiatique de certains pays et chaînes satellitaires, il préconise « une plate-forme d’information qui servira de bouclier et de pare-choc».

Pour sa part, Mme Bience Philomina Gawanas, Commissaire éthiopienne à l’Union africaine, chargée des affaires sociales, soutient qu’il « est grand temps d’élever très fort notre voix car le peuple sahraoui ne demande pas monts et merveilles, mais juste de la liberté et de la justice ». Aux Marocains, la représentante de l’UA adresse un message lourd de sens : «Si vous avez colonisé le corps, vous ne pourrez jamais faire de même de l’esprit».

Plus que jamais, l’oratrice est convaincue que « viendra le jour de la victoire finale». Salué par la nombreuse assistance, Khaled Hadadah, secrétaire général du Parti communiste du Liban, insiste sur l’unicité pour barrer le chemin à une hégémonie occidentale rampante. Comme ses prédécesseurs, le Libanais croit dur comme fer que les Etats-Unis sont «une charge pour le Sahara occidental comme pour l’ensemble des pays arabes». D’autre part, le Français Roland Weyl, vice-président de l’Association internationale des juris- tes démocrates et ancien membre du collectif des avocats du FLN, explique que le peuple sahraoui, comme chaque peuple d’ailleurs, « est exclusivement maître sur son territoire».

Les agressions du Makhzen ont, dit-il, « été faites sans aucun titre juridique». Et à Julio Cesar, législateur mexicain, de rassurer les Sahraouis : « Vous n’êtes pas seuls ».

Fouad Irnatene

Le directeur du Centre africain des études et recherches sur le terrorisme : «Travailler ensemble pour faire face à la libre circulation des armes »

« La circulation libre des armes de guerre constitue aujourd’hui une grande menace pour les pays du Sahel et de l’Afrique. La Libye est le cas le plus édifiant. Devant ce danger imminent, j’appelle à une concertation profonde entre tous les pays, de la région ou autres. Nous sommes d’ailleurs prêts à travailler ensemble. On travaille maintenant avec les Etats-Unis, l’Angleterre et la France pour récupérer les armes utilisées en Libye. L’Union africaine est déterminée à aller plus loin dans son action et réparer les erreurs du passé ».

Propos recueillis par F. I.