Imensi n’Yennayer, « ixef useggwas » ou amenzou n’Yennayer en Kabylie, Yennar dans les Aurès, Sbiba chez les Touareg du Tassili, N’Ajjers à Djanet, Ayred de Béni Snous, au sud de Tlemcen, T Ederraz dans le Titteri, Ras El Aâm chez les Algérois, a quelque chose de « spécial ». En attendant son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, Yennayer (« Yen » qui veut dire premier et « Ayer » qui veut dire mois), commémore, certes, la victoire du roi amazigh Sheshnaq sur l’armée des pharaons et la fondation de la 22e dynastie égyptienne, mais il permet aussi et surtout à la population de sortir un moment de son temps pour « plonger » dans un autre : celui de la grandeur de cette immense nation qui n’a jamais plié devant les envahisseurs.
Des Pharaons, il y a près de 3000 ans, aux Français, il y a presque deux siècles. Certes, le nouvel an amazigh a perdu, à certains moments, de sa verve mais il n’a jamais été mis au placard. Aujourd’hui avec la renaissance culturelle en Algérie, il est loisible de dire que cette fête, qui marque aussi la séparation entre deux cycles solaires, passage des journées courtes, « noires », aux journées longues, « ensoleillées », est enracinée. Même si on peut relever quelques nuances d’une région à une autre. D’Est en Ouest, du Nord au Sud, les enfants ont droit à deux histoires, une sur un cavalier brave comme personne ne l’a jamais été, et l’autre sur la vieille qui vient faire le tour des maisons pour récupérer sa part du dîner, laissé au seuil de la porte, et vérifier les petits s’ils ont bien mangé. Dans ce dossier, nos collaborateurs Ouali Mouterfi (Béjaia), Kaïs Benachour (Constantine), Mohamed Medjahdi (Tlemcen), Rachid Hamoutène (Tizi Ouzou), Amirouche Lebbal (Tipasa) et Hilda Amira Douaouda Sétif) nous expliquent l’approche de cette fête diversement célébrée. « Assegas Amagaz »
Djamel B.