Des navires italiens, des bâtiments de guerre britannique, irlandais, espagnol… ont été mobilisés pour sauver plus de 20 embarcations en détresse.
Les candidats à l’immigration clandestine augmentent la cadence. Ils mettent à rude épreuve une Europe qui ne veut plus d’eux mais qui les accueille contrainte et forcée, en grinçant des dents. La majorité d’entre eux arrivent de Libye, devenue terre de tous les trafics dont celui notoire de l’immigration clandestine.
L’ex-Jamahiriya s’est taillé une solide réputation de place forte des filières de passeurs clandestins. Leur destination de prédilection: l’Italie. «Les autorités italiennes se préparaient, hier (Ndlr) à accueillir quelque 2900 migrants secourus dimanche au large de la Libye qui porteront les arrivées à un niveau record de près de 68.000 pour les six premiers mois de l’année» rapporte une dépêche de l’AFP datée du 29 juin. Une opération de sauvetage en Méditerranée qui s’est apparentée à un véritable branle-bas de combat.
Des navires italiens, des bâtiments de guerre britannique, irlandais, espagnol (auxquels le Phoenix, affrété par les organisations humanitaires Moas et Médecins sans frontières ont porté main forte) ont été mobilisés pour porter secours à plus de 20 embarcations en détresse. Un phénomène qui s’est apparemment accru depuis que l’Union européenne a décidé de trouver de nouveaux moyens pour tenter d’enrayer la déferlante d’immigrés clandestins. 274.000 en 2014, contre plus de 100.000 en 2013 ont débarqué en Europe selon des statistiques récentes rendues publiques par Frontex, une agence qui a pour mission de coordonner la coopération opérationnelle des États membres aux frontières extérieures de l’Union européenne en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
Un drame humain qui ne trouvera sans doute pas de fin tant les pays d’où sont originaires ces candidats au «visa de la mort» ont connu une déstructuration qui a plongé leurs populations dans la misère, l’insécurité au point où elles sont devenues les cibles faciles de groupes terroristes ou de petits «caïds autoproclamés» qui font régner la terreur à coups de kalachnikovs, de sabres ou de machettes. Des chaos provoqués par des interventions militaires de pays occidentaux. L’Irak, la Libye, la Syrie ou l’Afghanistan constituent des exemples édifiants de ce type de situations. Ces quatre pays ont été la cible de «croisades» pour mettre soit fin à des régimes dictatoriaux pour les trois premiers ou combattre les taliban (mouvement fondamentaliste classé comme terroriste par les Américains et les Européens pour le dernier). Non seulement ces opérations militaires se sont soldées par un fiasco mais elles ont fait la part belle à Daesh, Al Qaîda et à d’autres groupes terroristes islamistes armés. Leurs populations fuient désormais par milliers leur patrie d’origine pour grossir cette armée de damnés de la terre des temps modernes. Jouer à pile ou face sa vie en affrontant des vagues en furie pour atteindre des rivages plus cléments pour un avenir incertain. Plus de 700 personnes ont péri en mer dans les eaux libyennes le 19 avril 2015. Elles tentaient de rejoindre l’Italie, «terre promise» des candidats à l’immigration. Des victimes collatérales d’expéditions militaires occidentales décidées par des chefs d’Etat au nom d’une certaine conception de la liberté… Ceux-là mêmes qui ont décidé de leur faire la chasse aujourd’hui.