Malgré la surveillance permanente des côtes algériennes par les gardes-côtes de la Marine nationale, l’émigration clandestine ne semble pas connaître son épilogue.
Il ne se passe pas un jour sans que l’on signale l’interception de jeunes harraga en haute mer à bord d’une embarcation de fortune à destination de la Sardaigne en Italie.
Lundi matin, El-Kala s’est réveillée avec l’annonce de l’arrestation de 29 candidats à l’émigration clandestine à 2 miles de la plage de Messida, située à 15 km de cette ville côtière, alors qu’ils tentaient de gagner les côtes italiennes à bord d’une embarcation artisanale, a-t-on appris auprès de sources sécuritaires. Agés entre 20 et 33 ans, ces jeunes livrés à eux-mêmes ont préféré, en quête d’un eldorado, partir sous d’autres cieux « où il fait bon vivre », selon les termes d’un jeune rescapé qui a été repêché par les gardes-côtes algériens.
Pourtant, selon des témoignages, plusieurs harraga, après avoir été hébergés dans les centres de transit en Italie, souffrent le martyre en raison de leur exploitation illégale dans les champs de tournesol.
A une mère de famille éplorée dont l’aîné a dernièrement pris le large vers la rive nord, un sexagénaire, pour la consoler, a cité l’exemple de son fils émigré clandestin qui lui a écrit : « Si ça continue comme ça, je préfère retourner au pays et vivre au sein de ma famille ».
Pour ce faire, les forces de sécurité ont déployé tous les efforts et mis tous les moyens matériels et humains pour endiguer ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Plusieurs lieux isolés à Sidi Salem, fief des harraga, ont été transformés en véritable chantier naval et des embarcations artisanales ont été détruites par les forces de sécurité.
Mais la devise chère aux candidats à l’émigration clandestine « Yakoulni elhout ouala eddoud » ne semble pas pour le moment disparaître de leur jargon.
« J’ai un magister en informatique et cela fait 4 ans que je suis au chômage. Je suis l’enfant unique de ma famille et j’ai failli laisser ma peau en pleine mer, n’était l’intervention in extremis de la marine marchande. Si cette situation continue je reprendrai la mer ».