28 Février,journée mondiale sans facebook

28 Février,journée mondiale sans facebook

Ce 28 février, c’est la Journée mondiale sans Facebook. Une véritable torture pour chacun d’entre nous. Pourquoi pas une journée mondiale sans eau, sans air…

Une journée entière, sans recevoir de nouvelles de gens que je ne connais pas, sans pouvoir apprendre que le chien de la voisine de Julie s’est cassé la patte en glissant sur la neige, sans pouvoir liker les dernières blagues pourries de Michel, sans pouvoir partager les fausses pubs de Findus… Sans recevoir d’invitation à des jeux ou à des applications qui ne servent à rien, sans recevoir une demande d’amitié d’une belle inconnue qui s’empresse de me donner son numéro de téléphone…

Une journée entière sans couverture trafiquée de « Martine à la plage », sans street art made in Germany, sans caricature de Kroll (le meilleur caricaturiste belge). Une journée entière sans me prendre la tête avec ceux qui commentent mes posts alors qu’ils ne les ont pas vraiment lus… Bref, une journée perdue, foutue, gaspillée… On préférerait encore être coincé dans un chalet pendant une tempête de neige.

Mais puisque c’est comme ça, essayons de comprendre l’intention qui se cache derrière cette initiative saugrenue. Les promoteurs de la Journée sans Facebook veulent paraît-il nous sensibiliser aux risques d’addiction que représente le 1er réseau social ainsi qu’à ses dangers pour notre vie privée. Plus largement, cette journée est le symptôme d’un mécontentement des utilisateurs qui commence à s’étendre. Mécontentement face aux problèmes de sécurité que présente le réseau et à la gestion des données personnelles. Des cas de censure sont également dénoncés.

Et la préoccupation est compréhensible, notamment pour les jeunes qui sont hyperactifs sur Facebook et qui ne sont pas conscients qu’en s’exposant trop, ils risquent de se retrouver à poil sur la toile. Qu’elle soit suivie ou non, la journée sans Facebook aura peut-être le mérite de les faire réfléchir à leur utilisation du réseau social. Mais à ce « one shot » on préfère de loin les actions sur le terrain et dans la durée, qui visent à apprendre aux jeunes aux bons usages d’Internet, comme les propose par exemple Bee Secure depuis plusieurs années.

Pour les autres, cette journée sera peut-être l’occasion de faire un break, d’ouvrir le répertoire de son smartphone pour se rendre compte qu’ils ont des amis qui ne sont pas sur Facebook. Et de redécouvrir que ce même appareil sert aussi à téléphoner.

Pour les marketers et Community managers, la journée sans Facebook sera peut-être l’occasion de prendre un peu de hauteur, de réfléchir sur leur stratégie de médias sociaux, de vérifier si leurs comptes sont bien configurés, de passer en revue les applications qui y ont accès, de considérer d’autres réseaux sociaux… Bref, de réfléchir à leur stratégie.

Et pour ceux qui n’y sont pas encore, ce sera sans aucun doute l’occasion de tester Google+ : avec 500 millions d’utilisateurs, ce réseau social est devenu le challenger de Facebook après une croissance fulgurante ces derniers mois.

Google+ est beaucoup moins « fun » que Facebook et il offre un environnement plus propice aux échanges entre professionnels. Ici, pas de publicités envahissantes ni d’applications avides de données personnelles… Google a choisi de garder le contrôle sur le développement de son réseau social. Revers de la médaille : les systèmes de gestion et de reporting (comme Hootsuite) n’y ont pas accès. Difficile dès lors pour les Community managers de planifier leurs posts et de se construire un tableau de bord de leur présence sur Google+.

Finalement, la journée sans Facebook ne sera peut-être pas perdue pour tout le monde. Ce sera aussi l’occasion de rappeler à Mark Zuckerberg que les utilisateurs de Facebook ne sont pas simplement un capital dont il fait ce qu’il veut… C’est ça aussi le Web 2.0.